Solidaire
Béluga
Adopté par les municipalités riveraines du Saint-Laurent
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Numéro d’identification
DL0486
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Sexe
Mâle
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Naissance
Vers 1985
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Connu depuis
1993
Ses traits distinctifs
Solidaire se reconnait facilement grâce à sa longue et profonde cicatrice en fin de crête dorsale. Sur chaque flanc, juste en dessous de cette cicatrice, on remarque aussi un petit point qui est resté visible toutes ces années.
Son histoire
Notre première rencontre avec Solidaire remonte à 1993. À l’époque, il était encore gris. Peu à peu, il a pâli et à partir des années 2000, il est devenu blanc. Le changement de couleur chez les bélugas, soit le passage du gris au blanc, survient entre l’âge de 12 à 16 ans. Solidaire est donc né au milieu des années 1980.
Les habitudes et fréquentations de Solidaire nous laissent croire qu’il s’agit d’un mâle. En 2010, son sexe est confirmé par une biopsie : c’est un mâle. À l’âge adulte, les bélugas mâles forment progressivement des bandes de compagnons stables. On connait trois réseaux de mâles, deux sillonnent le fjord du Saguenay et la tête du chenal Laurentien, un autre, les «Downstream boys» utilise aussi la tête du chenal et la portion aval de l’estuaire. Ces associations jouent possiblement un rôle dans la vie reproductive des bélugas. On ne connait pas encore de compagnon fidèle à Solidaire . Il est toutefois régulièrement vu avec Lugi, Chérubin et DL1214, tous des mâles comme Solidaire qui n’ont jamais été observés dans la rivière Saguenay. Ceci nous porte donc à croire qu’ils pourraient appartenir aux «Downstream boys».
La suite de l’histoire de Solidaire nous apprendra beaucoup sur l’évolution de la vie sociale des bélugas. Par exemple, quel secteur préfèrera-t-il en vieillissant? Qui seront ses compagnons de vie? C’est en comprenant comment vivent les bélugas que nous serons en mesure de mieux les protéger.
Historique des observations dans l’estuaire
Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé
Dernières nouvelles
L’hiver dernier, nos assistants de recherche ont entrepris l’analyse méticuleuse de quelque 13 000 photos collectées tout au long de l’été 2018. Grâce à cet exercice, nous avons pu conclure que nous avons repéré Solidaire au moins une fois. Voici une description de cette rencontre.
Nous sommes au large des Escoumins à bord du BpJAM, notre bateau de recherche gonflable. Les reflets du soleil sur l’eau nous empêchent de faire un décompte précis, mais nous avons au moins 70 bélugas devant nous. Nous nous approchons d’un groupe de 5 individus pour les photo-identifier. Tout à coup, nous commençons à voir des nageoires pectorales émerger de la surface et des queues se soulever hors de l’eau. Nous enfilons notre casque de hockey et nos gants de cuir et nous nous préparons à lancer le drone. Nous laissons également tomber un hydrophone dans l’eau pour enregistrer les vocalisations du béluga.
Une fois que le drone a décollé, nous observons le comportement des baleines. Les larges épaules des animaux indiquent que nous avons affaire à un groupe de mâles. Ils interagissent fortement, se frôlent et se bousculent. Au sein du groupe, nous reconnaissons Écho, Gaston, Solidaire, Lugi, DL2023 et DL0058. Le troupeau se divise en petits groupes d’une dizaine d’individus, alors que quelques animaux nagent seuls. Deux jeunes bélugas gris et un béluga presque blanc – que nous appellerions blanc sale – s’approchent du bateau et commencent à grignoter notre hydrophone. Les animaux reprennent leur rythme et nous filmons pendant les vingt minutes d’autonomie qu’il nous reste avant de repartir à la recherche d’un autre groupe.
L’été 2016, notre 32e saison en mer avec les bélugas, a encore été riche en rencontres et en surprises. Bonne nouvelle, après une absence remarquée de trois ans, nous avons revu Solidaire cet été. Depuis notre première rencontre en 1994, il a régulièrement « manqué à l’appel ». On cherche toujours à mieux comprendre ces brèves absences: reflètent-elles ses déplacements ou bien les aléas de notre échantillonnage? [À postériori, nous avons découvert que Solidaire avait été vu en 2015 et 2013, mais que son identification nous avait échappée au premier coup d’oeil]
Le 29 juillet 2016, nous croisons la route de Solidaire près de l’île aux Pommes au large de Trois-Pistoles. Il nage parmi un troupeau de mâles, des adultes blancs et des jeunes gris, incluant environ 150 individus. Le troupeau est divisé en une vingtaine de groupes.
Les animaux sont très actifs: certains bélugas « marsouinent », c’est-à-dire qu’ils nagent en sortant leur corps hors de l’eau, d’autres sortent la queue. Nous entendons toutes sortes de vocalises. Avant de prendre des photos, nous devons repérer les marques que portent les animaux, sur les deux flancs. Malgré la taille du troupeau, nous réussissons à faire le tour et plusieurs individus présentent des marques facilement identifiables. L’analyse plus poussée des données nous permettra de savoir qui étaient les camarades de Solidaire cette journée-là.
En commençant notre journée, nous croisons un béluga solitaire. Nous décidons de poursuivre notre chemin vers Rimouski, à la recherche d’un plus grand nombre de bélugas. Coup de chance, nous croisons la route d’un immense troupeau qui compte environ 200 bélugas! Le troupeau s’étale sur une bonne distance et se divise en six groupes. La taille des individus nous signale que ce sont surtout des mâles, des adultes et des jeunes. Parmi cette masse de dos blancs, nous reconnaissons celui de Solidaire, qui nage en compagnie de deux autres mâles connus, Jetstream et Trèfle.
Nous sommes au large de l’ile aux Basques occupés à filmer des images sous-marines des bélugas. Solidaire est immortalisé sur la pellicule avec d’autres adultes blancs et des jeunes gris qui passent et repassent sous notre bateau. Les bélugas sont des animaux grégaires et curieux et ils examinent parfois les embarcations. Ce comportement d’investigation les expose à des risques de collision. C’est pourquoi les navigateurs du Saint-Laurent sont invités à la plus grande prudence en présence de bélugas et si possible, à garder leurs distances.
Le parrain
Les municipalités riveraines du Saint-Laurent ont adopté solidairement Neige, Nics, Bilou, Cica et Solidaire (2014).
Beauharnois; Bécancour; Candiac; Carleton-sur-Mer; Charlemagne; Chute‐aux‐Outardes; Châteauguay; Contrecoeur; Grande Rivière; La Pocatière; Lanoraie; Les Bergeronnes; Louiseville; Lévis; Matane; Montmagny; Montréal; New-Richmond; Notre-Dame-des-Sept-Douleurs; Percé; Pincourt; Port-Cartier; Québec; Repentigny; Rimouski; Saint-André; Saint-Zotique; Sainte-Anne-de-Sorel; Sainte-Anne-des-Monts; Saint‐Ignace‐de‐Loyola; Saint‐Siméon; Salaberry-de‐Valleyfield; Sept-Iles; Sorel-Tracy; Tadoussac; Varennes
En cliquant sur les noms ci-dessous, découvrez les textes, dessins et vidéos des enfants des écoles primaires participantes dans le cadre du concours Notre béluga s’appelle… sur Facebook.
Neige a été nommé par la classe d’adaptation scolaire de l’école Saint-Alexandre de Port-Cartier.
Nics a été nommé par les classes de 5e et 6e année de l’école Élisabeth Turgeon de Rimouski.
Bilou a été nommé par la classe de 3e année de l’école de Ste-Thérèse-De-L’Enfant-Jésus de Saint-Jérôme.
Cica a été nommé par la classe de 2ième année de l’école de la Ruche de Lévis.
Solidaire a été nommé par la classe de 5ième année de l’école Our Lady of Pompei de Montréal.