Le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, a annoncé par voie de communiqué que de nouvelles zones marines du Saint-Laurent seront bientôt concernées par des mesures de protection.
Dans un premier temps, il s’agira uniquement de «mesures de protection administratives». Seront ainsi interdites sur le territoire «les activités minières, pétrolières et gazières ainsi que l’exploitation des forces hydrauliques et toute production commerciale ou industrielle d’énergie», précise le communiqué du ministère. En réalité, l’exploitation pétrolière et gazière est déjà interdite dans l’estuaire du Saint-Laurent depuis 2011, et aucun projet n’est en cours dans le golfe.
Néanmoins, il ne s’agirait que d’une première étape. Dans un deuxième temps, le ministre souhaite créer un nouveau statut de «réserve marine» qui permettrait des mesures de protection spécifiquement adaptées au milieu marin. Il est à noter que pour le moment, aucune mesure impactant le transport maritime n’est envisagée.
Il s’agit donc d’une annonce d’intention, qui devra être suivie d’actes dans les prochaines années.
Passer de 1,3% à 9,1% de territoire marin protégé
Avec cette annonce, le Québec avance d’un petit pas dans son objectif de protéger 10% de son territoire marin. Cet engagement avait été pris lors de la Convention sur la biodiversité ratifiée en 2010 au Japon.
Présentement seul 1,3% de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent bénéficie de mesures de protection. Cela inclut le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent (1 245 km2), la réserve aquatique de l’Estuaire-de-la-Rivière-Bonaventure (1,8 km2), la réserve aquatique projetée de Manicouagan (712 km2) et le banc des Américains.
Les zones maritimes concernées par cette protection constituent une surface d’environ 13 000 km² –il s’agit de secteurs reconnus pour l’importance de leur biodiversité–, ce qui porterait ainsi la portion de milieu marin protégé à 9,1%. Cependant, les limites géographiques de ces zones sont encore soumises à discussion avec les autorités locales et communautés autochtones.