Une dizaine de ces baleines à bec ont été observées en groupe au large de l´Australie et filmées pour la première fois. Cette espèce, découverte en 1937, est si peu connue qu´aucune estimation de sa population n´a pu être effectuée à ce jour. Ces images vont être exploitées par les observateurs pour compléter les connaissances et produire un rapport scientifique.
Une équipe d´océanographes de l´Australian Antarctic Division a filmé le groupe d´une dizaine de Tasmacètes de Shepherd (Tasmacetus shepherdi) le 23 février 2012, dans le détroit de Bass au large de l´Etat de Victoria, au sud-est de l´Australie. C´est par hasard qu´ils ont rencontré ces baleines à bec, alors qu´ils étaient partis pour observer des rorquals bleus. Ces Tasmacètes de Shepherd se trouvaient parmi des dauphins et des globicéphales.
Le Tasmacetus est l´un des cinq genres de baleines à bec et ne comporte qu´une seule espèce. Les Tasmacètes de Shepherd, découverts en 1937, n´ont pu être étudiés qu´à partir d´une quarantaine de carcasses échouées en Nouvelle-Zélande, au Chili, en Australie, en Afrique du Sud et en Argentine. Moins d´une dizaine observations de ces baleines vivantes ont pu être documentées par des photographies manquant souvent de détails et de précisions.
Son apparence sera précisée pour les futures observations
Le Tasmacète de Shepherd mesure entre 6 et 7 mètres, possède un long bec et un melon proéminent sur le dessus de la tête, des petites nageoires dorsale, caudale et pectorales. Son dos est noir et gris, des bandes et des surfaces d´une couleur blanc crème sont présentes sur les côtés, et le ventre est blanc. Il possède une cinquantaine de dents réparties sur les deux mâchoires, dont deux de plus grande taille sur la mâchoire inférieure. Son poids est estimé entre 5 et 6 tonnes.
Cette espèce vivrait dans les océans de l´hémisphère sud, entre les 33 ° et 50 ° de latitude, dans des eaux froides et profondes. Cette répartition contribuerait aussi à la rareté des observations, ces latitudes étant peu fréquentées par les marins et sujettes à des conditions assez extrêmes qui leur valent les surnoms de « 40e rugissants » et de « 50e hurlants ».
Avec ces images précieuses, le groupe de scientifiques a l´intention de produire un rapport qui permettra de préciser les données concernant la taille et le patron de coloration de cette espèce. L´observation de ce groupe d’une dizaine d ‘individus relativise le fait qu´on croyait ces baleines plutôt solitaires. La dernière publication d´un rapport scientifique concernant les caractéristiques d´apparence et biologiques des Tasmacètes de Shepherd date de 2006 et a été émise par la Society for Marine Mammalogy.
En l´absence de données suffisantes, le Tasmacetus shepherdi ne figure pas sur la Liste rouge de l´Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).[L´actu océanique, AFP, Earth Sky]
En savior plus
Sur le site de L´actu océanique : Premières images d´une baleine très rare