Elle avait été repérée la veille, dérivant au large de Saint-André-de-Kamouraska, dans le Bas-Saint-Laurent. La marée haute dans la nuit l’a vraisemblablement poussée vers le rivage, où elle s’est échouée. Cette femelle de près de 4 mètres s’est retrouvée allongée dans un marais de spartine au cœur de la Réserve nationale de faune des îles de l’estuaire. La carcasse était intacte, bien que les oiseaux l’aient picossée, et ne dégageait aucune odeur, ce qui fait d’elle une candidate pour la Faculté de médicine vétérinaire (FMV) de l’Université de Montréal. Seulement deux carcasses de bélugas étaient suffisamment fraîches pour faire l’objet d’une nécropsie cette année.
Rapidement, Carl Guimont (INESL/FILMAR) s’est rendu sur les lieux et a constaté ce qu’il craignait: l’environnement n’était pas du tout propice à la récupération de la baleine avec la machinerie lourde. Plus encore, les véhicules ne peuvent se déplacer sur ce territoire protégé qui abrite plusieurs colonies d’oiseaux marins et qui est soumis à diverses menaces, notamment le dérangement par les activités humaines et les risques de déversements accidentels.
Homme d’expérience, Monsieur Guimont a dû faire preuve de débouillardise et tirer la carcasse hors du marais, une manœuvre qui a nécessité près de trois heures de travail et plus de 350 mètres de corde, qu’il a rembobinés lentement, mais sûrement.
La dixième carcasse de béluga de l’année est maintenant en direction de la FMV à Saint-Hyacinthe où l’équipe de Stéphane Lair procèdera dès demain à sa nécropsie afin d’en étudier les possibles causes de mortalité.
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