Avec près de 11 500 individus dénombrés l’an dernier le long des côtes, c’est trois fois plus qu’en 2002, selon les résultats de l’étude poursuivie par un organisme brésilien de conservation des rorquals à bosse. Une augmentation encourageante, due aux efforts et aux mesures de conservation, même s’il n’est pas dit qu’il s’agit d’un véritable recouvrement de cette population.

Selon les récentes communications de l’Instituto Baleia Jubarte, publiées sur son site Internet, 11 418 rorquals à bosse ont été dénombrés en 2011 le long du littoral du Brésil, entre Sergipe et Rio de Janeiro. En 2008, 9 300 individus avaient été observés et 3 396 en 2002 lors de la première étude de l’institut. Ainsi, le nombre de ces cétacés qui fréquentent chaque année les eaux brésiliennes sur quelque trois mille kilomètres de côtes, entre juillet et novembre, a été multiplié par trois en dix ans. Ces rorquals à bosse (Megaptera novaeangliae), appelés communément jubartes, migrent de l’Antarctique où elles s’alimentent pour se reproduire et prendre soin de leurs petits dans ces eaux plus chaudes de l’Atlantique.

La présence accrue de ces mégaptères près des côtes brésiliennes réjouit les membres de l’institut. Selon eux, cette augmentation reflète le travail de conservation et de sensibilisation effectué, ainsi que les politiques publiques mises en place. Ces efforts ont essentiellement visé la diminution des prises accidentelles dans des engins de pêche et des collisions avec des navires. Ils auraient contribué au rétablissement de cette population en dépit de la diminution du stock de krill dans les eaux de l’Antarctique, observée avec les changements climatiques.

Un tiers des 30 000 avant la chasse

Le nombre de 2011 représente un tiers de la population estimée à 30 000 individus avant la période de chasse intensive pratiquée à partir du 17e siècle. On estime à 1 000 le nombre de cette population de rorquals à bosse en 1966, date à laquelle cette chasse fut abolie.

Si dans l’hémisphère Sud des forts taux de recouvrement pour les différentes populations ont été rapportés, il n’est pas établi que le nombre record de rorquals à bosse dénombrés le long des côtes du Brésil en 2011 soit dû à une véritable augmentation de la population ou un déplacement de plusieurs populations, voire à ces deux facteurs conjugués.

Pour les rorquals à bosse mesurant une quinzaine de mètres et pesant environ une quarantaine de tonnes, la gestation dure environ douze mois et l’intervalle entre deux naissances est en général de deux ou trois ans. Quant à leur durée de vie, elle est estimée à une cinquantaine d’années.

Parmi les grands cétacés, cette espèce est facilement identifiable à partir de son patron de coloration visible sur le dessous de la queue, unique à chaque individu, et parce que le rorqual à bosse soulève cette nageoire caudale dans les airs avant de plonger vers les profondeurs. De plus, les routes migratoires sont bien connues et leurs répartitions saisonnières s’effectuent souvent en zones côtières.[Instituto Baleia Jubarte, Montréal Gazette, The Washington Times]

En savior plus

Sur le site de L’actu océanique : Brésil : nombre record de baleines à bosse sur le littoral en 2011

Actualité - 6/9/2012

Christine Gilliet

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