Comme chaque année, l’arrivée des journées chaudes et ensoleillées rime avec une hausse du nombre de signalements au centre d’appels du Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins.
Des animaux vivants…
En début de saison, ce sont surtout des cas de jeunes phoques sur les plages qui mobilisent l’équipe du Réseau. En effet, les mois de mai et juin correspondent à la saison des naissances chez les phoques communs. Au cours de cette période, la mère phoque part s’alimenter pendant plusieurs heures et se retrouve dans l’obligation de laisser son bébé, aussi appelé chiot, sur la plage. Ces jeunes phoques solitaires préoccupent de nombreux riverains qui tombent nez à nez avec eux sur les rives. Leur inquiétude n’est pas étonnante puisque les chiots sont particulièrement attendrissants en raison de leur bouille sympathique et de leurs cris qui ressemblent parfois à des pleurs. Lorsque le centre d’appels reçoit un signalement de bébé phoque seul, l’agent.e informe le témoin qu’il s’agit d’une situation normale et que pour protéger les chiots, les passants doivent leur laisser de l’espace pour qu’ils puissent se reposer sans stress. Lorsqu’un jeune phoque s’installe dans un lieu achalandé, le Réseau peut recevoir l’aide de ses bénévoles, qui se rendent alors sur place pour installer des affiches informatives et pour sensibiliser les marcheurs.
Les baleines empêtrées occupent également le Réseau et ses partenaires dès le début de la saison. En effet, la période de la pêche commerciale augmente les risques que les baleines se prennent dans des cordages et autres engins. Au Québec, on recense chaque année 3 à 20 cas de baleines coincées dans des engins de pêche. Des équipes spécialisées en désempêtrements analysent tous les cas d’empêtrement signalés à Urgences Mammifères Marins.
…et des carcasses
En plus de venir en aide aux mammifères marins en difficulté, le Réseau a aussi le mandat de récolter des données scientifiques sur les carcasses de baleines et de phoques. Les bénévoles du Réseau prennent des photos et mesurent les carcasses afin d’identifier l’espèce et le sexe. Dans certains cas, ils peuvent aussi récolter des échantillons, qui aident ensuite des spécialistes à étudier les causes de décès et qui sont utilisés dans différents projets de recherche. Le programme de suivi des carcasses est essentiel à la recherche sur les espèces en péril, comme le béluga du Saint-Laurent.
Depuis la fin de l’été dernier, le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins peut compter sur une équipe mobile. Complémentaire au réseau de bénévoles, l’équipe mobile permet de mieux documenter les carcasses en régions éloignées ou difficiles d’accès.
Par exemple, à la fin mai, des résidents des Îles-de-la-Madeleine signalent à Urgences Mammifères Marins une carcasse de dauphin, qui s’avère finalement celle d’un marsouin commun. Lorsqu’un bénévole se rend sur place, il découvre un fœtus à moitié sorti de la fente génitale de la baleine: elle serait ainsi morte d’une dystocie, c’est-à-dire de complications pendant la mise bas. Le lendemain, l’équipe mobile récupère le marsouin puis le congèle, ce qui stoppe le processus de décomposition en attendant qu’il soit transporté dans les laboratoires de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. En étudiant la carcasse, des spécialistes du centre québécois sur la santé des animaux sauvages tenteront d’en apprendre plus sur l’animal et sur son décès.
Quand appeler le 1 877 722-5346 ?
- Si vous voyez une baleine échouée vivante ou morte
- Si vous voyez une carcasse de baleine ou de phoque
- Si vous voyez une baleine empêtrée dans du matériel
- Si vous voyez une baleine ou un phoque blessé sur l’eau ou sur la rive
- Si vous voyez une baleine ou un phoque harcelé ou dérangé par des humains
- Si vous voyez une baleine ou un phoque hors de son secteur habituel
Avant de tenter toute intervention, contactez le 1 877 722-5346. Une intervention mal faite peut entrainer de graves conséquences pour l’animal ou pour vous. La personne qui vous répondra vous posera des questions pour identifier l’espèce et pour mieux comprendre la situation. Elle pourra vous demander de lui envoyer des photos, si possible. À la suite de votre appel, le Réseau, en collaboration avec des vétérinaires spécialisés et des organismes partenaires, établira un plan d’action selon la situation.