Le programme de rétablissement du rorqual bleu de l’Atlantique Nord-Ouest est maintenant disponible, pour commentaires, sur le registre public de la Loi sur les espèces en péril. Rédigé par Pêches et Océans Canada, en collaboration avec l’équipe de rétablissement du rorqual bleu, ce programme identifie ce qui doit être réalisé pour arrêter ou inverser le déclin de l’espèce. Le but de ce programme de rétablissement est d’atteindre une population d’au moins 1000 rorquals bleus matures.
Les rorquals bleus, population de l’Atlantique Nord-Ouest, se trouvent de façon générale dans les eaux de la côte Est du Canada : au nord du golfe du Saint-Laurent, au large de la Nouvelle-Écosse, au large de Terre-Neuve et dans le détroit de Davis. On les trouve également entre l’île Baffin et le Groenland. Ils migrent généralement vers le sud pour l’hiver, mais certains peuvent demeurer à nos latitudes toute l’année.

La population de rorquals bleus de l’Atlantique Nord-Ouest a été inscrite sur la Liste de la Loi sur les espèces en péril (LEP) à titre de population en voie de disparition en janvier 2005. On estime qu’à l’heure actuelle, le nombre d’animaux matures de cette population n’excède pas 250. La chasse commerciale historique à la baleine dans l’Atlantique a réduit la population initiale d’environ 70 % ; au moins 1500 rorquals bleus ont été tués avant les années 1960 dans les eaux de l’est du Canada.

Outre la chasse historique et les mortalités d’origine naturelle (i.e., emprisonnement dans la glace et prédation), neuf menaces au rétablissement des rorquals bleus ont été répertoriées dans ce programme. Étant donné la petite taille de la population, même les activités affectant un faible nombre d’individus peuvent avoir une incidence importante sur la survie de l’espèce dans l’Atlantique.

Menaces

Parmi les menaces identifiées dans le programme de rétablissement, deux pourraient présenter un risque élevé pour la population de rorquals bleus, que ce soit en raison de leur probabilité d’occurrence ou de la gravité de leur effet théorique :

  • Le bruit provenant d’activités humaines qui entraîne une dégradation de l’environnement acoustique sous-marin et modifie le comportement du rorqual bleu;
  • La disponibilité de la nourriture.

Trois menaces pourraient présenter un risque moyennement élevé:

  • Les contaminants marins persistants;
  • Les collisions avec les navires;
  • Le dérangement causé par l’observation des baleines à des fins touristiques ou scientifiques.

Quatre menaces pourraient présenter un risque moins élevé :

  • Les dommages physiques causés par le bruit;
  • Les prises accidentelles dans les engins de pêche;
  • Les épizooties* et les efflorescences d’algues toxiques;
  • Les déversements de produits toxiques.

*Épizootie : On parle d’épizootie lorsqu’une maladie touche une espèce animale ou un groupe d’espèces dans son ensemble dans une région plus ou moins vaste. L’épizootie se définit comme une épidémie qui frappe les animaux.

Le programme de rétablissement a identifié plusieurs mesures pour arrêter le déclin du rorqual bleu. En voici quelques-unes :

  • Élaborer et mettre en place un programme de suivi de la population de rorquals bleus de l’Atlantique Nord-Ouest.
  • Réduire le dérangement par le bruit et les risques de collision dans les aires de fréquentation connues du rorqual bleu;
  • Favoriser le maintien du moratoire sur l’exploitation des espèces fourragères pour éviter les pressions directes supplémentaires sur les ressources alimentaires du rorqual bleu;
  • Mettre en place des mesures de protection adéquates pour tous les projets côtiers et extracôtiers dans l’aire de répartition du rorqual bleu;
  • Mettre en place un programme de nécropsie des carcasses de rorqual bleu dans l’est du Canada afin d’identifier systématiquement les causes de mortalité.

La consultation sur la proposition de programme de rétablissement du rorqual bleu de l’Atlantique Nord-Ouest au Canada se termine le 23 octobre 2009.

Actualité - 17/9/2009

Équipe du GREMM

Dirigée par Robert Michaud, directeur scientifique, l’équipe de recherche du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) étudie en mer les bélugas du Saint-Laurent et les grands rorquals (rorqual à bosse, rorqual bleu et rorqual commun). Le Bleuvet et le BpJAM quittent chaque matin le port de Tadoussac pour récolter de précieuses informations sur la vie des baleines de l’estuaire du Saint-Laurent.

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