Une carcasse de béluga s’échoue sur la berge de Matane le 15 mai en fin de journée. C’est le premier cas rapporté au Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins impliquant un béluga pour 2020. L’animal mesure environ 3 mètres 40 et a une coloration légèrement grise. L’animal n’était pas encore tout à fait un adulte. La carcasse est abimée au niveau de la fente génitale, empêchant de confirmer visuellement s’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle.
Le programme de récupération des carcasses de bélugas en est à sa 37e saison cette année. Ce printemps n’est toutefois pas comme les autres. En effet, en réponse aux circonstances exceptionnelles imposées par la pandémie, les chercheurs de Pêches et Océans Canada et de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal ont suspendu depuis la fin du mois de mars le programme de récupération des carcasses de bélugas. Cette première carcasse a toutefois pu être échantillonnée sur place par Carl Guimond de FILMAR. Les échantillons prélevés incluent de la peau, du muscle et du gras, le foie ainsi qu’une partie de la mâchoire pour récupérer des dents.
Les dents permettent de déterminer l’âge de l’animal par l’analyse des anneaux de croissance. Les autres échantillons peuvent informer sur le sexe de l’animal, les contaminants présents, la génétique, les pathologies présentes, etc. Différents organismes, universités et ministères utilisent ces échantillons pour des projets de recherche scientifique axés sur la conservation.
Si les bélugas du Saint-Laurent reçoivent une telle attention, c’est que la population est en voie de disparition. Le suivi des mortalités est donc crucial pour s’assurer de la survie des individus.