Migrer, c’est se déplacer, parfois sur de très grandes distances, pour rejoindre des lieux plus propices à ses besoins comme des zones riches en proies, calmes ou chaudes. Ces migrations se font à des périodes variables selon les hémisphères et suivent le rythme des saisons et doivent procurer un avantage à ces animaux qui se déplacent.
Plusieurs espèces de baleines utilisent cette stratégie de vie, surtout les baleines à fanons, mais cette migration varie selon les espèces, et les individus. Leur migration peut se faire du nord au sud, comme pour les rorquals à bosse de l’Atlantique Nord qui parcourent plus de 5 000 km pour rejoindre les Caraïbes. Ces grands rassemblements faciliteraient la rencontre entre les mâles et les femelles. Les eaux chaudes seraient aussi plus propices à la naissance des petits. La migration peut aussi se produire « horizontalement », comme pour les marsouins communs qui quittent les zones côtières l’hiver pour le large afin d’éviter les glaces. Et puis, pour d’autres, comme les bélugas du Saint-Laurent, ils alternent d’un secteur favorable à un autre selon les périodes de l’année. Le béluga est le seul cétacé résidant du Saint-Laurent. Certaines espèces migreraient aussi pour protéger leur petit de la prédation par les épaulards, plus présents dans les hautes latitudes, ou selon la formation de la glace.
Puis, au sein d’une même population, il peut y avoir des individus qui migrent et d’autres qui ne migrent pas, à un moment précis de l’année. Peut-être s’agit-il d’individus non reproducteurs tels des juvéniles, des mâles non « compétitifs » ou des femelles non gestantes ou qui ne s’accoupleront pas cette année-là. Il serait alors plus avantageux de rester dans les eaux riches en nourriture, comme le Saint-Laurent, plutôt que de franchir des milliers de kilomètres vers des eaux plus chaudes et moins riches.