Notre collaborateur Renaud Pintiaux a surpris le rorqual à bosse Blizzard «jouant» dans les laminaires le 25 septembre (voir son carnet de terrain.). Il se demandait s’il pouvait vraiment employer ce terme, sans tomber dans l’anthropomorphisme.
Voici ce qu’en disent les scientifiques: on a observé toutes sortes d’animaux «jouer», et le jeu est particulièrement répandu chez les mammifères. Beaucoup de chercheurs s’entendent sur cette définition du jeu, en cinq caractéristiques. Il s’agit d’un comportement:
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qui n’a pas de fonction évidente,
qui est volontaire, spontané et agréable pour l’animal,
qui est bien distinct d’autres comportements ayant une fonction plus évidente,
qui peut se produire tout au long de la vie de l’animal,
qui se produit quand l’animal est dans de bonnes conditions (bien nourri et à l’abri des prédateurs).
De plus, on distingue trois formes de jeu: le jeu locomoteur (ex. sauter), le jeu social (qui implique un autre animal, vivant) et le jeu avec objet (dans lequel intervient un objet inanimé).
Il existe une foule d’exemples de baleines jouant avec des objets. Les algues semblent être un «jouet» apprécié par les baleines noires et les rorquals à bosse: on trouve une multitude de rapports sur des baleines faisant comme Blizzard, soit se roulant dans des algues qui flottent en surface, les soulevant avec leur tête ou leurs nageoires et les faisant glisser sur leur dos.
Donc, Renaud, pour répondre à ta question, oui, on peut dire que les baleines jouent, et oui, Blizzard semblait bien jouer avec ces laminaires!