Après des mois de travaux, un chantier interrompu par les mesures de lutte à la propagation de la COVID-19 et de nombreux défis, le Centre d’interprétation des mammifères marins s’apprête à rouvrir ses portes! Dès le 1eraout, les visiteurs qui franchiront le seuil de la salle (vêtus de leur masque) auront le souffle coupé. Ils découvriront une exposition renouvelée et une collection de squelettes unique.
«C’est un rêve devenu réalité», se réjouit Patrice Corbeil, directeur du Centre d’interprétation des mammifères marins (CIMM). Depuis 2015, celui qui est aussi directeur des programmes éducatifs du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) trimballe son projet d’agrandissement de la salle d’exposition et d’intégration de nouveaux squelettes. Il aura fallu près de trois ans pour réunir les 1,5 million de dollars nécessaires, deux ans pour préparer les squelettes et neuf mois pour compléter le chantier.
«C’est vraiment touchant de les voir mis en beauté comme ça», s’émeut Michel Martin, monteur de squelette et naturaliste sénior du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins. Avec son collègue Patrick Bérubé, il a passé les derniers mois avec les ossements, les nettoyants, les réparant lorsque nécessaire et les assemblant. Au cours des derniers jours, ils ont ajusté les angles de chaque os. Maintenant, les baleines sont fin prêtes à être admirées.
«Mon squelette préféré est celui du rorqual commun. Peut-être parce que c’est celui qui nous a donné le plus de fil à retordre dans la préparation. Mais peut-être aussi parce que comme ça, survolant le CIMM, il montre toute sa splendeur», réfléchit Michel Martin. Il ne quittera pas longtemps ses squelettes, lui qui sera naturaliste dans la salle d’exposition tout l’été.
Éclairer les baleines du musée
Les dernières retouches terminées, une équipe d’éclairagistes dirigée par l’artiste muldisciplinaire Caroline Ross habille de lumière les squelettes. Le public pourra admirer le «Ballet des baleines», une activité interprétative en sons et lumières qui met en valeur la collection unique au Canada.
Si les squelettes en jettent plein les yeux, les oreilles ne seront pas en reste. Les espèces présentées dans l’exposition vocalisent aussi dans la trame sonore signée Normand-Pierre Bilodeau.
«Il me reste encore plusieurs rêves pour le CIMM. Je voudrais “habiller les squelettes” avec la réalité augmentée, de leur redonner leur peau. J’imagine une salle d’immersion entièrement dédiée aux bélugas qui nous permet de les voir encore plus vrais que nature. J’espère augmenter l’interactivité dans la salle d’exposition. Et qui sait, peut-être trouver un squelette d’épaulard… Là, nous aurions vraiment une collection complète», sourit Patrice Corbeil.
Des ajustements pour la santé publique
Compte tenu de la situation, tous les visiteurs et visiteuses devront porter un masque pour entrer dans le Centre d’interprétation des mammifères marins. Des stylets à usage unique selon les normes de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) seront prêtés pour actionner les bornes interactives. Exceptionnellement, la salle de projection ne sera pas ouverte au public. Le cours de chants de baleines ne sera pas non plus donné.
À l’extérieur, des activités d’interprétation en présence de bélugas ou de petits rorquals seront données sur les rochers à proximité du CIMM. Une distance de deux mètres doit être gardée avec la naturaliste qui animera l’activité.
Un effort collectif
Pour la réfection de son Centre d’interprétation des mammifères marins, le GREMM a compté sur le soutien financier de Développement économique Canada, Patrimoine canadien, Tourisme Québec, Tourisme Côte-Nord et de la MRC Haute-Côte-Nord.
Pour les trois nouveaux squelettes, la Fondation de la faune du Québec et une centaine de bénévoles ont mis la main à la pâte pour récupérer les ossements lors des nécropsies des baleines échouées sur les rives. Découvrez dans l’exposition comment on prépare un squelette pour l’amener au musée!