Wolf (#1703)

Baleine noire

ligne décoration
  • Numéro d’identification

    1703

  • Sexe

    Femelle

  • Naissance

    1987

  • Connu depuis

    1987

Traits distinctifs

Les baleines noires de l’Atlantique Nord sont identifiables grâce à des marques naturelles: les callosités présentes sur la tête et sur les lèvres de l’animal. Chaque individu possède un dessin unique, similaire à une empreinte digitale chez l’humain.

Des marques secondaires telles que des cicatrices peuvent également contribuer à l’identification.

Wolf est repérable à sa ligne de callosité très discontinue sur la tête. Elle doit d’ailleurs son nom à la forme des callosités situées sur le haut de sa tête, qui rappelle un chapelet d’îles nommées les Wolves et situées dans la baie de Fundy.

Elle possède également une cicatrice sur le tout devant de la lèvre inférieure.

 

Son histoire

Wolf est observée pour la première fois en septembre 1987, dans la baie de Fundy. Elle n’est encore qu’un veau, et nage en compagnie de sa mère, Moon (#1157). Il s’agirait au moins du troisième veau de Moon.

Grâce à un prélèvement réalisé sur Wolf, on connait son sexe (il s’agit d’une femelle). L’analyse génétique a aussi révélé que son père est la baleine noire de l’Atlantique Nord identifiée comme le numéro #1516 au catalogue de photo-identification de l’espèce.

Wolf fait partie des 400 dernières représentantes de son espèce. Elle est d’autant plus précieuse qu’elle est en âge de se reproduire — elles ne seraient plus qu’une centaine dans la population. On lui attribue au moins quatre veaux, eues en 2001, 2005, 2008 et 2015. À date, aucun de ses veaux ne s’est reproduit, elle n’est donc pas encore grand-mère.

Au fil des années, Wolf est observée à de nombreuses reprises, observations consignées au catalogue géré par le New England Aquarium. L’hiver, on la croise principalement au large de la Floride et de la Géorgie et en été, dans la baie de Fundy. Au printemps, elle est fréquemment identifiée dans la baie de Cape Cod. Comme l’ensemble des baleines noires de l’Atlantique Nord, Wolf migre chaque année le long des côtes canadiennes et étasuniennes. Cette migration en zone très urbanisée est particulièrement périlleuse pour les baleines noires, qui sont trop souvent victimes de collisions et d’empêtrements.

Depuis quelques années, on observe des changements dans les migrations des baleines noires de l’Atlantique Nord. Ces dernières années, on retrouve donc Wolf plusieurs fois dans le golfe du Saint-Laurent. En septembre 2020, elle est repérée dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, un secteur hors de son aire de répartition habituelle! Au moins une autre baleine noire — non identifiée — est également venue visiter l’estuaire cet été-là durant la même période. La dernière observation confirmée de cette espèce aussi haut dans l’estuaire datait de 2016.

Wolf a été observée et photographiée dans l’estuaire pendant 11 jours d’affilés, avant d’être aperçue nageant en direction du golfe… probablement pour amorcer son retour vers les eaux chaudes du Sud.

2020 ©Renaud Pintiaux
Queue, 2020 ©Renaud Pintiaux
2020 ©Renaud Pintiaux

Historique des observations dans l’estuaire

2020

Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé

Dernières nouvelles

Sur le départ…

La baleine noire de l’Atlantique Nord nommée Wolf n’a, elle, plus été signalée dans le secteur depuis lundi 5 octobre. Après 11 jours à explorer les eaux du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent et à se faire photographier sous toutes les coutures telle une véritable vedette, elle semble avoir pris le chemin du retour. Lors de la dernière observation rapportée, elle se dirigeait à vive allure en direction de l’Est/Nord-Est, ne plongeant que quelques minutes et donnant de forts coups de pectorales. On espère avoir de ses nouvelles rapidement!

Les baleines noires de l’Atlantique Nord font l’objet d’un suivi scientifique très rigoureux le long des côtes américaines; on sait donc que Wolf a l’habitude de se prélasser sous le soleil de la Floride ou de la Géorgie pendant l’hiver. Reviendra-t-elle nous rendre visite l’année prochaine?

A noter: La baleine noire de l’Atlantique Nord nommée Wolf a ainsi été observée 11 jours d’affilée entre Tadoussac et Les Escoumins, avant de disparaitre, probablement repartie en direction du golfe. La présence d’au moins une deuxième baleine noire a été confirmée durant cette période dans le même secteur.

Noire, couleur de l’espoir

Cette semaine, dans l’estuaire du Saint-Laurent, c’est un drôle de dos noir et rond avec un souffle en « V » qui a attiré tous les regards et créé l’émoi. Une baleine noire de l’Atlantique Nord ! L’une des 400 dernières représentantes de son espèce, et une visiteuse rare dans l’estuaire – la dernière mention d’une visite datait de 2016 !

Tout commence les 23 et le 24 septembre, quand le photographe Renaud Pintiaux repère cette étrange visiteuse, sans réussir à lui tirer le portrait. Le 25 septembre, il observe deux baleines noires au large du Cap de Bon-Désir, à quelques milles d’écart, et réussi enfin à en photographier une. « La première que j’avais vue me semblait plus petite et plongeait très longtemps. Ce jour-là, elle nageait vers l’est, peut-être est-elle repartie. La deuxième, plus grosse et avec des plongées plus courtes, j’ai pu la photographier cinq jours de suite », précise-t-il.

Grâce à ses photos et au catalogue du New England Aquarium, la baleine noire a pu être identifiée : il s’agit de Wolf (#1703), une femelle adulte de 33ans, fille de Moon (#1157). A partir de ce moment-là, c’est l’effervescence : « Alors, tu l’as vue ? » « Incroyable, j’ai réalisé un rêve », « J’ai pleuré en la voyant hier. C’est si étrange comme être », « C’est la rencontre d’une vie ! », « Des années que j’attends d’en voir une ! ». Chacun raconte sa précieuse rencontre avec Wolf comme un cadeau. Le 29 septembre, la baleine noire se trouve au large de Tadoussac, près de la batture aux alouettes. Alertée, une habitante proche des dunes sort de chez elle pour l’apercevoir, au loin. « Je n’aurais jamais pensé en voir une de mon jardin ! », s’émeut-elle.

Mais la présence d’une baleine noire de l’Atlantique Nord crée aussi beaucoup de tension autour de la navigation. Cette espèce en danger critique d’extinction est particulièrement vulnérable aux empêtrements et aux collisions avec des embarcations. Grosse et peu réactive, elle passe beaucoup de temps en surface et dans des zones peu profondes. À cause de sa présence, les navires sont invités à ralentir et redoubler de vigilance. Les bateaux d’observations, eux, doivent respecter une distance de 400m minimum pour limiter le dérangement.