Punctuation (?-2019)

Baleine noire

ligne décoration
  • Numéro d’identification

    1281

  • Sexe

    Femelle

  • Naissance

    Avant 1981

  • Connu depuis

    1981

Son histoire

La baleine noire de l’Altantique Nord connue sous le nom de Punctuation a visité le Saint-Laurent et même son estuaire à plusieurs reprises au cours des dernières années de sa vie. Punctuation a donné la vie au moins 8 fois, soit en 1986, 1989, 1996, 2001, 2004, 2006, 2009 et 2016! Elle a été une femelle particulièrement importante pour le rétablissement de l’espèce.

Au cours de sa vie, elle s’est empêtrée dans des cordages de pêche au moins cinq fois.

Alors qu’elle était âgée d’environ 40 ans, Punctuation a succombé à une collision avec un navire, sa troisième, en 2019, dans le golfe du Saint-Laurent. Elle est morte durant un épisode de mortalité anormal.

Pour lire l’hommage rendu par les chercheurs du New England Aquarium, responsables du catalogue de photo-identification des baleines noires, cliquez ici.

 

Dernières nouvelles

25 juin 2019, sur Baleines en direct

Le gouvernement du Canada a annoncé par voie de communiqué avoir découvert deux nouvelles carcasses au large, près de la péninsule acadienne, au Nouveau-Brunswick, et à l’ouest des Îles-de-la-Madeleine, au Québec. Le compte est maintenant à quatre carcasses de baleines noires découvertes en eaux canadiennes en 2019.

La nécropsie de la baleine noire connue sous le nom de Punctuation a commencé le 25 juin en matinée.  La carcasse a été découverte le 20 juin dernier et pourrait donc être en très mauvais état. Les mauvaises conditions météo n’ont permis qu’un remorquage tardif hier. La carcasse se trouve maintenant à Petit-Étang, en Nouvelle-Écosse.

En près de 40 ans de vie, Punctuation a donné naissance à au moins huit baleineaux. Le premier a été observé en 1986 et le dernier en 2016. La perte d’une femelle reproductrice peut nuire au rétablissement de l’espèce en voie de disparition. Punctuation avait été vue dans le secteur des iles Mingan en 2017.

Ironie du sort, la découverte de la carcasse de cette femelle est survenue la même journée que la parution d’une étude sur les causes de mortalité des baleines noires de l’Atlantique Nord. Paru dans la revue scientifique Diseases of Aquatic Organisms, l’article confirme que les empêtrements et les collisions sont les causes de mortalité les plus fréquentes pour cette espèce (88%), loin devant les causes naturelles. Les chercheurs se sont penchés sur les 70 carcasses de baleines noires découvertes entre 2003 et 2018. De ce nombre, les scientifiques ont pu confirmer les causes de décès pour 43 individus. Parmi eux, 22 sont morts des suites d’un empêtrement et 16 de collisions avec un navire. «La bonne nouvelle, c’est que les mortalités peuvent être prévenues si on met en place immédiatement des mesures de prévention précises et fortes, tant aux États-Unis qu’au Canada», affirme par voie de communiqué Dre Sarah Sharp, vétérinaire et pathologiste pour le Fonds international pour la santé animale (IFAW).

La réduction de vitesse des embarcations, l’utilisation de corridor à fermetures dynamiques ou le détournement de routes maritimes, l’utilisation d’engins de pêche sans cordage sont toutes des pistes de protection qui peuvent être mises en place ou qui sont déjà mises en place.

Pour en savoir plus

L’étude sur les mortalités : Sharp SM, McLellan WA, Rotstein DS, Costidis AM and others (2019) Gross and histopathologic diagnoses from North Atlantic right whale Eubalaena glacialis mortalities between 2003 and 2018. Dis Aquat Org 135:1-31. https://doi.org/10.3354/dao03376 

Le dossier sur les baleines noires de 2019 (Baleines en direct)

Tiré du bulletin Portrait de baleines, 12 août 2016

Exceptionnellement cette semaine, nous vous présentons des baleines noires. Deux individus ont été observés dans le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent ce samedi 6 août au large des Bergeronnes. Les photos ont été envoyées au New England Aquarium qui les a identifiées dans leur catalogue. Il s’agit de deux femelles. Elles avaient été observées dans le golfe Saint-Laurent par la Station de recherche des Îles Mingan (MICS) le 30 juillet et le 1er aout dernier.

La population de baleines noires de l’Atlantique Nord est d’environ 500 individus. À la fin des années 1990, on en comptait que 300. On constate une augmentation du nombre de nouveau-nés depuis la dernière décennie. D’ailleurs, la baleine #3157 a été observée avec son deuxième baleineau en 2014, et Punctuation avec son huitième nouveau-né cette année! Malheureusement, ce dernier a été retrouvé mort échoué au printemps à l’extérieur de Cap Code Bay, au sud de Boston, à la suite d’une collision avec un navire.Pour cette espèce, c’est la disposition des callosités sur la tête et le menton qui permet d’identifier l’animal. La coloration blanche, jaune ou orange de ces excroissances est due à la présence de différentes espèces de poux de mer qui nourrissent de la peau de la baleine. Les baleines noires montrent la queue lorsqu’elles plongent, permettant aussi l’identification. Nos deux individus de samedi montraient justement leur queue à chaque plongée.

Depuis quelques années le nombre d’observations de baleines noires dans le Saint-Laurent est en hausse. L’observation des deux baleines Punctuation et #3157 est la troisième pour cette espèce dans le parc marin. La baleine noire se remet lentement de la chasse intensive qui l’a menée au bord de l’extinction. Elle est toujours considérée en voie de disparition. Si elle est observée, merci de maintenir une distance d’au moins 400 m.