Orion

Rorqual commun

ligne décoration
  • Numéro d’identification

    Bp017

  • Sexe

    Mâle

  • Naissance

    Inconnue

  • Connu depuis

    1986

Ses traits distinctifs

Orion tient son nom de marques évoquant la constellation sur son chevron droit. Bien visibles autrefois, ces marques se sont estompées avec le temps.

La pointe de sa nageoire dorsale en forme de « V » est un peu abimée. Elle comporte également une encoche et une petite bosse. On distingue aussi de courts traits blancs et une dépression en forme d’apostrophe près de sa nageoire dorsale, du côté droit.

Bien qu’il ne montre pas souvent cette partie de son corps, Orion laisse parfois apercevoir une cicatrice à l’extrémité de son pédoncule, sur le côté gauche, qui est apparue en 2012.

Son histoire

Le 10 juillet 2013, à bord du Bleuvet, une équipe composée d’intervenants du GREMM et de Pêches et Océans Canada a posé une balise télé­métrique sur le rorqual commun. Ce projet visait à comprendre où, quand et comment les baleines s’alimentent dans le parc marin. En parallèle, l’équipe de Parcs Canada a effectué, à bord de l’Alliance, le recense­ment des proies dans les secteurs fréquentés par la baleine suivie. Orion a entrainé l’équipe bien en aval du parc marin ; heureusement, la balise a tenu le coup jusqu’à tard en soirée !

Le 11 juillet à midi, l’équipe a repéré le signal de la balise, enfin détachée du dos de l’individu. Il ne restait plus qu’à mettre la main dessus pour en télé­charger les données et être en mesure d’étudier le comportement d’Orion sous l’eau.

Orion est peut-être venu dans l’estuaire plus souvent que ce que son recensement laisse croire. En raison de la subtilité des marques qui permettent son identification, il se peut qu’il ait passé inaperçu à quelques reprises. D’ailleurs, le doute plane concernant certaines années, notamment 1986, 1997, 1998, 2000 et 2011.

Historique des observations dans l’estuaire

1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021

Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé

Dernières nouvelles issues des publications Portrait de baleines

Orion est un fidèle habitué de l’estuaire du Saint-Laurent. Identifié pour la première fois en 1986, ce rorqual commun a été photographié dans l’estuaire presqu’à tous les ans depuis 1990. Il n’a manqué à l’appel qu’en 2002, 2005, et maintenant possiblement cet été. En effet, comme plusieurs autres rorquals communs qui visitent habituellement le Parc marin du Saguenay–Saint-Laurent tous les ans (Caïman, Piton, Zipper…), ce mâle d’au moins 36 ans n’a pas encore été aperçu cette saison.

L’année dernière, Orion était arrivé dans l’estuaire à la mi-juillet et avait été observé régulièrement jusqu’à la mi-septembre. Ses longs séjours dans le parc marin font de lui un « résident saisonnier » de la région, et son absence ne passe pas inaperçue. Plusieurs capitaines et naturalistes se plaignent qu’il y a moins de grands rorquals dans la région cette année. Du côté des rorquals à bosses, les vedettes habituelles (Siam, Tic Tac Toe, Gaspar, Irisept…) ont bien été recensées, mais elles ne semblent pas rester dans le coin très longtemps.

Il se pourrait qu’Orion soit passé en coup de vent plus tôt cet été sans être identifié, mais l’absence de plusieurs autres rorquals communs suggère qu’il n’a simplement pas encore trouvé de raison pour remonter le fleuve afin de se nourrir. Cela pourrait encore changer, nous sommes seulement à la mi-saison!

Par Camille Bégin Marchand

Orion (Bp017) a une nouvelle marque cette année qui le distingue assez rapidement des autres rorquals communs présents dans le parc marin : sur sa nageoire dorsale, une encoche assez profonde prend la forme d’une demi-lune. Orion est aussi reconnaissable par sa nageoire dorsale dont la pointe est en forme de « V », tronquée vers le haut et vers le bas. Ses marques subtiles font de cet individu un visiteur assez discret, ce qui fait qu’il a peut-être été aperçu plus souvent qu’on ne l’a noté. Avec sa nouvelle marque, il sera plus facile de l’identifier. Orion est un rorqual commun mâle connu depuis 1990. Son sexe a été déterminé en 2006 grâce à une biopsie. Il tient son nom des marques, estompées aujourd’hui, qui rappelaient la constellation portant le même nom.

La semaine passée, on pouvait observer au large plusieurs souffles, des colonnes hautes de plus de 5 m. Quatre rorquals communs s’alimentaient. Même si cette espèce est considérée comme étant plutôt solitaire, il se forme parfois des groupes assez impressionnants sur les aires d’alimentation, là où la nourriture est abondante, dans les zones de haute productivité des régions polaires. Certains se rappellent encore les groupes de dizaines de rorquals communs dans l’estuaire du Saint-Laurent, s’alimentant en coordonnant chacun de leurs mouvements à l’unisson. Chez les baleines à fanons, les associations entre individus de la même espèce, à l’exception de la mère et de son baleineau, sont assez rares et de courte durée. Le regroupement s’observe parfois lors des activités de chasse ou de reproduction. Par exemple, en Alaska, des rorquals à bosse encerclent les bancs de harengs à plusieurs. Différentes raisons peuvent expliquer ce phénomène : compétition, coopération, accès à un partenaire de reproduction, protection des jeunes, etc. La raison précise de ces regroupements de rorquals communs dans l’estuaire est encore méconnue.

Orion est un rorqual commun qui fréquente souvent l’estuaire du Saint-Laurent. Bien visibles autrefois, les marques évoquant la constellation d’Orion, à l’origine de son nom, se sont estompées avec le temps. Le bout de sa nageoire dorsale est «rogné» à la fois sur le haut et sur le bas, ce qui permet de le distinguer aisément des autres rorquals communs. Depuis 2012, Orion porte une nouvelle marque, une cicatrice au pédoncule qui est visible des deux flancs.

Le 13 juillet, plusieurs rorquals communs se trouvent dans le secteur de la bouée K54. Dans la «mêlée» nagent les rorquals communs Orion et Bp913. Bp913 est marqué d’une balise radio par l’équipe de recherche Pêches et Océans Canada-GREMM dans le cadre du projet de suivi des grands rorquals: 4 h d’alimentation dans le secteur de la bouée K54 et 32 plongées jusqu’à 109 m de profondeur. Au cours d’une plongée de 11 minutes, il a pris 9 bouchées.  Le 10 juillet 2013, Orion avait aussi été marqué par cette équipe. Il les avait entraînés bien en aval du parc marin et la balise avait tenu le coup longtemps, jusqu’à tard en soirée. Le signal de la balise, enfin détachée, avait été retrouvé le lendemain vers midi.
L’équipe avait finalement pu mettre la main dessus pour découvrir les mouvements réalisés par l’animal sous l’eau.

Résultat de la plongée de Bp913. En bleu, la profondeur et en vert, la vitesse. Les pics de vitesse signifient que la vitesse chute et que l’animal prend une bouchée.

La télémétrie radio est idéale pour comprendre les détails de la vie sous-marine d’une baleine dans l’estuaire et suivre ses déplacements journaliers. Pour étudier les déplacements sur de plus grandes distances, des balises exploitant le réseau de satellites ARGOS sont utilisées. La technique de recherche que sont les suivis télémétriques est utilisée depuis plus d’une dizaine d’années sur les rorquals communs. Elle a mis en lumière des plongées à différentes profondeurs (sous la surface à 230 m), avec des profils liés à diverses activités (diurnes et nocturnes, déplacement, repos, exploration, alimentation).

Par Christine Gilliet

À bord du Bleuvet, une équipe du GREMM et de Pêches et Océans Canada a posé une balise télémétrique sur le rorqual commun Orion, le 10 juillet. Ce projet vise à comprendre le où, quand et comment du menu des baleines dans le parc marin. L’équipe de Parcs Canada, à bord de L’Alliance, fait en parallèle le recensement des proies dans les secteurs utilisés par la baleine suivie. Orion a entrainé l’équipe bien en aval du parc marin, et la balise tenait toujours bon tard en soirée… Au moment d’écrire ces lignes, le 11 juillet à midi, l’équipe avait retrouvé le signal de la balise, enfin détachée du dos de la baleine. Il ne restait plus qu’à mettre la main dessus pour en télécharger les données!

Dès la balise posée, l’équipe de terrain a fait parvenir des photos de la baleine par voie électronique à la station de recherche du GREMM. La mission : trouver de quel individu il s’agissait. Pas facile! La photo-identification est utilisée avec succès pour étudier de nombreuses espèces de baleines, en suivant les histoires individuelles de baleines reconnaissables par leurs marques naturelles. Mais cette méthode représente un gros défi lorsqu’on l’applique aux rorquals communs, qui présentent peu de marques fiables pour les distinguer les uns des autres et les reconnaître d’une fois à l’autre.

Ceci dit, voici comment l’on reconnaît Orion : des petits ronds maintenant un peu estompés apparaissent sur le côté droit de la tête, le bout de sa nageoire dorsale est un peu abimé, on distingue de courts traits blancs et une dépression en apostrophe près de la nageoire dorsale du côté droit, et, depuis l’an dernier, une blessure a laissé une cicatrice sur le pédoncule, une partie de son corps qu’il ne montre malheureusement pas souvent…

Orion est peut-être venu plus souvent que ce que cette liste le laisse croire. La subtilité des marques qui conduisent à son identification a pu faire qu’il passe inaperçu. D’ailleurs, le doute plane pour certaines années, notamment 1986, 1997, 1998, 2000 et 2011.

Lors des premières rencontres avec l’équipe du GREMM, ce rorqual commun portait des marques dans son chevron droit : quatre cercles rappelaient la position des étoiles de la constellation d’Orion (le chasseur de la mythologie grecque). Mais ces marques se sont peu à peu estompées. D’autres caractéristiques, notamment sur la nageoire dorsale, permettent désormais de l’identifier. Mais ce n’est pas facile à l’œil nu et lorsque ce rorqual est en mouvement. L’identification d’un rorqual commun, nécessite une série de photos de haute qualité couvrant différentes parties du corps de l’animal… ainsi qu’un œil exercé. D’ailleurs, pour Orion, le doute plane encore pour des photographies prises certaines années : 1986, 1997, 1998 et 2000.

Orion a été photographié le 24 juin dernier dans le secteur de la tête du chenal Laurentien.

Avec une biopsie, on prélève sur le dos de l’animal quelques milligrammes de gras et de peau. De l’échantillon de peau, l’ADN de l’individu en est extrait : c’est sa signature génétique. Une mine d’informations pour les biologistes, notamment pour savoir s’il s’agit d’un mâle ou d’une femelle. Le gras sert entre autres à l’analyse chimique pour détecter la présence et le taux de contaminants.