Fayo

Béluga

ligne décoration

Adopté par la famille Mongeau

  • Numéro d’identification

    DL2071

  • Sexe

    Mâle

  • Naissance

    Vers 1995

  • Connu depuis

    2003

Ses traits distinctifs

Fayo possède plusieurs cicatrices en forme de cercles sur son flanc gauche.

Flanc gauche, 2003
Flanc gauche, 2009
Flanc droit, 2011
Flanc gauche, 2011

Son histoire

Nous avons rencontré Fayo pour la première fois en 2003. À l’époque, il était encore gris, mais très pâle. Pendant 5 ans, nous ne l’avons pas revu, mais lorsque nous l’avons à nouveau photographié en 2009, Fayo était encore gris. En 2011, nous avons pu noter qu’il était devenu blanc. Le changement de couleur chez les bélugas, soit le passage du gris au blanc, survient entre l’âge de 12 et 16 ans. Ainsi, Fayo serait né autour de 1995.

Les fréquentations de Fayo nous laissent croire qu’il s’agit d’un mâle. En effet, il existe une forme de ségrégation sexuelle chez les bélugas. En été particulièrement, les mâles et les femelles vivent séparément et fréquentent des secteurs différents. On connait trois réseaux de mâles: deux sillonnent le fiord du Saguenay et la tête du chenal Laurentien, un autre — qu’on surnomme les « Downstream boys » — utilise la tête du chenal Laurentien et la portion aval de l’estuaire. Même si leurs territoires se chevauchent, les individus d’un réseau côtoient très peu les mâles des autres réseaux.

Pour l’instant, on ne peut définir à quel réseau de mâles Fayo appartient ni qui sont ses compagnons fidèles. À l’âge adulte, les mâles ont tendance à former des bandes de compagnons stables. Ces associations, qui s’établissent progressivement à l’âge adulte, sont possiblement importantes pour la vie reproductive des bélugas.

En 2020, DL2071 est adopté par la famille Mongeau. Il est baptisé Fayo.

La suite de l’histoire de Fayo nous apprendra beaucoup sur l’évolution de la vie sociale des bélugas. Par exemple, quel secteur préfèrera-t-il en vieillissant? Qui seront ses compagnons de vie? C’est en comprenant comment vivent les bélugas que nous serons en mesure de mieux les protéger.

Observé régulièrement avec...

Historique des observations dans l’estuaire

2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019

Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé

Dernières nouvelles

À bord du BpJAM, notre petit pneumatique de recherche, nous sommes au large des Escoumins. Il est 15h30, les vagues nous ballotent et nous ne voyons plus de bélugas autour de nous. Nous commençons notre retour vers notre port d’attache, Tadoussac. C’est alors que nous voyons une dizaine de bélugas regroupés. Nous commençons à les photographier. Plus loin, d’autres groupes de bélugas nagent. Nous allons vers eux et découvrons un troupeau de 70 à 80 bélugas. Après avoir photographié les individus, dont Fayo, Vita et DL9050, nous les survolons avec un drone pour capter leurs activités. L’analyse préliminaire des vidéos aura lieu durant l’hiver, puis au fil des ans et des projets. Finalement, nous passons deux heures encore sur l’eau avant de rentrer à bon port, épuisés, mais heureux des données récoltées.

Nous sommes à bord du Bleuvet en compagnie de la chercheuse Véronique Lesage de l’Institut Maurice-Lamontagne de Pêches et Océans Canada. Aujourd’hui, nous tenterons de poser une balise sur un béluga afin d’enregistrer les cris qu’il produit et de connaitre ses comportements. Nous naviguons au sud du phare du Haut-Fond-Prince parmi un troupeau divisé en quatre à cinq groupes. Parmi les bélugas présents, nous notons DL2071 dit Fayo. Un individu s’approche du Bleuvet, nous tendons la perche au bout duquel est installée la balise. Victoire! Michel Moisan, notre technicien sénior, réussit à «taguer» à 9 h 23. Le béluga s’éloigne de son groupe, et les autres bélugas se dispersent aussi. Le défi commence : nous devons garder un contact visuel avec lui en tout temps. Lorsqu’il plonge, nous essayons d’estimer où il ressortira. Les vagues grossissent, rendant la tâche encore plus ardue. La composition du troupeau change, les bélugas sont maintenant répartis en trois groupes, entre lesquels ressort le béluga avec sa balise. Il reste en surface en repos, un comportement qu’on appelle «billotage» vu la ressemblance avec un billot de bois flottant. Surprise! Sans avertissement, à 10 h 24, la balise glisse du dos du béluga. Nous allons la récupérer pour en extraire les précieuses données.

 

Au large de la ville de Trois-Pistoles se trouve le Bleuvet, le bateau de recherche du GREMM. Autour de nous nagent 100 à 120 bélugas, presque tous des adultes. À la taille des bêtes, nous présumons qu’il s’agit d’un troupeau composé majoritairement de mâles. Les bélugas sont dispersés dans un rayon d’un kilomètre. Près de nous passe DL2071 dit Fayo, parmi un groupe de huit adultes costauds.

Les bélugas semblent aller dans toutes les directions, puis, ils semblent plutôt vouloir se rejoindre, encore, ils tendent vers l’embouchure, et à nouveau, les voilà qui s’éparpillent! Ils sont bien difficiles à suivre, aujourd’hui. Malgré tout, nous passons plus de trois heures en leur compagnie. Nous rentrons au port avec trois biopsies et des centaines de photos, qui nous permettront d’identifier et de réidentifier des individus dans le troupeau.

Le parrain

La famille Mongeau a adopté Fayo (2020).