Coeur

Béluga

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Adopté par Manon Ratelle

  • Numéro d’identification

    DL0212

  • Sexe

    Présumé mâle

  • Naissance

    Avant 1980

  • Connu depuis

    1992

Ses traits distinctifs

Coeur se distingue des autres bélugas grâce à sa profonde cicatrice au début de crête dorsale. Juste en dessous de celle-ci, sur chaque flanc, il y a un petit point.

Son histoire

Nous avons rencontré Coeur pour la première fois en 1992. À l’époque, il était déjà blanc. Le changement de couleur chez les bélugas, soit le passage du gris au blanc, survient entre l’âge de 12 à 16 ans. Coeur serait donc né avant 1980.

Sa forte taille et ses affiliations sociales laissent croire que Coeur est un mâle. Comme les autres mâles adultes de la population, il passe le plus clair de son temps dans des bandes composées essentiellement de mâles. On connait trois réseaux de mâles, deux sillonnent le fjord du Saguenay et la tête du chenal Laurentien, un autre, les «Downstream boys» utilise aussi la tête du chenal et la portion aval de l’estuaire, mais évite le Saguenay.

À l’intérieur de ces réseaux, les mâles adultes forment des bandes de compagnons stables. Ces associations jouent possiblement un rôle dans la vie reproductive des bélugas. On ne connait pas encore de compagnon fidèle à Coeur, mais il est régulièrement observé avec DL0058. Ces deux bélugas n’ont jamais été observés dans la rivière Saguenay, ce qui nous porte donc à croire qu’ils pourraient appartenir aux «Downstream boys».

La suite de l’histoire de Coeur nous apprendra énormément sur l’évolution de la vie sociale des bélugas. C’est en comprenant comment vivent les bélugas que nous serons en mesure de mieux les protéger.

Observé régulièrement avec...

Historique des observations dans l’estuaire

1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021

Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé

Dernières nouvelles

Nous observons un troupeau composé d’une trentaine d’individus, un mélange d’adultes et de jeunes, au large de la rive sud. La visibilité est excellente et nous repérons deux mâles, Coeur et DL0058, qui nagent de façon synchronisée parmi un groupe de huit gros bélugas adultes. Un peu à l’écart de ce groupe, nous reconnaissons deux femelles, Conferon Connie et Pascolio, en compagnie de plusieurs jeunes gris et d’un nouveau-né. Plusieurs bélugas s’approchent du bateau de recherche, manifestement très curieux. Nous entendons même quelques vocalises émises par les animaux. C’est un moment riche en interactions et en émotions!

Nous reconnaissons Coeur dans un troupeau d’environ 25 bélugas adultes au large du quai des Bergeronnes. Parmi eux, deux individus font surface le corps couvert de boue. Cette observation nous permet de croire qu’ils ont plongé jusqu‘au fond pour s’alimenter d’organismes benthiques qu’on retrouve enfouis dans les sédiments. Pour attraper ces proies, les bélugas doivent mettre la tête dans la vase! Ils utilisent leur bouche comme un aspirateur.

La succion est leur principal mode de capture des proies. Les dents ne leur servent qu’à croquer les proies, qu’ils avalent sans mâcher. Ils se nourrissent surtout de poissons de fond et d’invertébrés. Ils chassent aussi dans la colonne d’eau et près de la surface en utilisant la nage ou le surplace contre le courant.

Au large des Bergeronnes, nous observons à bord du Bleuvet un troupeau d’une trentaine de bélugas, tous des adultes. La taille des individus nous laisse croire que le troupeau est composé essentiellement de mâles. Parmi eux se trouvent Cœur et Cumulus. Les bélugas descendent le Saint-Laurent. Ils nagent à bonne distance et restent longtemps à la surface, effectuant de courtes plongées. Peu à peu, les bélugas sont moins dynamiques, même que beaucoup d’entre eux se mettent à faire du surplace. Au bout de deux heures d’observation et de photo-identification, nous remarquons qu’un autre troupeau s’apprête à rejoindre nos bélugas. Nous allons vers eux pour pouvoir les photographier et ainsi les étudier.

La marraine

Manon Ratelle a adopté Coeur (2016).