Piton
Rorqual commun
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Numéro d’identification
Bp942
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Sexe
Inconnu
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Naissance
Inconnue
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Connu depuis
1999
Ses traits distinctifs
Piton doit son nom à la petite protubérance qui trône sur son chevron gauche. Il présente également des chevrons très contrastés, une caractéristique précieuse pour son identification. Quant à sa nageoire dorsale, elle ne comporte pas d’encoche particulière qui permettrait de l’identifier.
Son histoire
Piton fait partie des rorquals communs les plus fidèles de l’estuaire. On le voit chaque année depuis 2010! En 2015, les équipes du GREMM et de Pêches et Océans Canada ont mené un projet de suivi des grands rorquals en collaboration avec Parcs Canada. On a alors fixé une balise télémétrique sur le dos de Piton. De 14 h 21 le 12 aout à 5 h 40 le lendemain matin — soit pendant un peu plus de 15 heures —, on a pu suivre les activités de l’animal.
De la pose de la balise à 0 h 30, Piton s’est alimenté en surface, à une profondeur de 0 à 25 m. Ensuite, la baleine a effectué deux plongées exploratoires en forme de « V » à des profondeurs se situant entre 90 et 115 m. De 1 h 30 à 4 h, l’animal s’est alimenté et reposé en surface. Enfin, juste avant que la balise se détache, Piton s’est alimenté en profondeur, effectuant des plongées en forme de « U » à des profondeurs variant de 80 à 140 m.
Le projet de recherche visait à documenter le régime alimentaire des baleines.
Historique des observations dans l’estuaire
Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé
Dernières nouvelles issues des publications Portrait de baleines
Chaque fois que son nom résonne dans les discussions ou dans les micros des naturalistes sur l’eau, la même question revient : pourquoi se nomme-t-il « Piton »? Simplement parce qu’il a un piton – ou plutôt un bouton, en bon français – sur son flanc gauche! Outre cette protubérance qui lui a valu son nom, ce rorqual commun a retenu l’attention des scientifiques il y a une dizaine d’années, lorsque des membres du GREMM et de Pêches et Océans Canada ont posé sur son dos une balise télémétrique. Celle-ci a permis d’apprendre que Piton plongeait à des profondeurs variant entre 0 et 140 mètres! Ce projet visait à mieux comprendre le régime alimentaire de l’espèce, selon le moment, l’endroit fréquenté et le type de proies.
Après deux ans d’absence, Piton s’est glissé dans l’estuaire du Saint-Laurent à la fin du mois de mai, alors que les grandes chaleurs de l’été n’étaient pas encore arrivées. Plusieurs semaines plus tard, le rorqual commun était toujours là, marquant par sa présence les personnes privilégiées qui voient jaillir son souffle d’entre les flots. Jusqu’à quand Piton restera-t-il dans le secteur? Nul ne peut le dire, mais tant que de la nourriture s’y trouve et que sa faim n’est pas rassasiée, on peut espérer voir ce rorqual encore un moment!
Piton vient dans l’estuaire pour s’alimenter. En 2015, le GREMM et Pêches et Océans Canada l’ont muni d’une balise. Elle a enregistré des plongées courtes et en surface, des plongées en forme de V qui servaient probablement à chercher de la nourriture et des plongées en U atteignant 140 m. Par comparaison, le point de vue de la colline de l’anse à la Barque, dans le Saguenay, se trouve à 110 m d’altitude. Le rorqual commun détenteur du record de profondeur a atteint 470 m dans la mer Méditerranée. Difficile de le battre dans le parc marin, la profondeur maximale est de 340 m!
Fidèle à l’estuaire depuis 2010 et fiché dans la dernière édition du catalogue Les grands rorquals dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, Bp942 a été photo-identifié par notre assistant de recherche dans le secteur des Escoumins le 17 juillet dernier. Les gens de l’industrie d’observation de baleines ont affublé ce rorqual commun du surnom « Piton », qui renvoie à la légère protubérance trônant sur son chevron gauche – les chevrons sont les sillons gris pâle en « V », plus ou moins contrastés, qui s’étendent derrière l’évent et qui forment des motifs différents pour chaque individu. Dans le cas de Bp942, les chevrons ressortent nettement du corps gris ardoise, une caractéristique distinctive précieuse pour l’identification de l’animal, puisque sa nageoire dorsale est très anodine, sans forme ou encoche particulières.
La vitesse de nage phénoménale des rorquals communs leur a valu le pseudonyme de « lévriers des mers » : leurs pointes de vitesse peuvent atteindre les 40 km/h ! Ils sont souvent aperçus par des croisiéristes et capitaines du secteur, filant à toute allure en solo, en paires ou en groupes de quelques individus. Leur vélocité singulière a de quoi impressionner, combinée aux éclaboussures occasionnées et aux souffles puissants s’apparentant à des coups de canon.
En 2005, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) distinguait deux sous-espèces de rorquals communs, soit celle de l’hémisphère sud et celle du nord. Cette dernière, à laquelle appartient d’ailleurs Bp942, a reçu le statut d’espèce préoccupante au Canada par le COSEPAC en mai 2005. Les dernières estimations indiquent néanmoins que la population nord-atlantique se rétablirait graduellement de la chasse intensive dont les rorquals communs furent l’objet dans le passé. Sur le territoire canadien, cette chasse prit fin en 1971 ; une station norvégienne fut d’ailleurs active à Sept-Îles entre 1905 et 1913, où l’on extrayait l’huile de quelque 75 rorquals (communs et bleus) harponnés chaque année. Toutefois, aujourd’hui, les collisions avec des navires, la pollution sonore et les risques d’empêtrement dans des équipements de pêche sont des menaces anthropiques qui pèsent lourd sur ces baleines, justifiant le statut prudent actuel de celles-ci.
Bp942, surnommé « Piton » à cause de la petite protubérance au niveau de son chevron gauche, a été observé pour la première fois en 1999 et, depuis 2010, est observé chaque année. Sa nageoire dorsale ne porte pas de marque particulière. C’est avec son chevron, très contrasté, et la petite bosse sur son côté gauche qu’on le reconnait. Piton se trouve dans la dernière mouture du catalogue des grands rorquals.
Au cours de la saison dernière, Piton avait été marqué par l’équipe GREMM–Pêches et Océans Canada dans le cadre du projet de marquage des grands rorquals, en partenariat avec Parcs Canada. De 14 h 21 le 12 aout 2015 à 5 h 40 le lendemain matin, une balise télémétrique a suivi l’animal au cours de ses activités. La balise, récupérée à 8 h 35 le matin du 13 aout, a permis à l’équipe de découvrir ce qui s’était passé sous l’eau. De la pause de la balise jusqu’à 0 h 30 du matin, Piton s’alimentait en surface, entre zéro et 25 mètres. Ensuite, au cours d’une heure, la baleine a exécuté deux plongées exploratoires en forme de V entre 90 et 115 mètres. De 1 h 30 à 4 h du matin, l’animal s’alimentait et se reposait en surface. Finalement, juste avant que la balise tombe, Piton était en alimentation en profondeur, effectuant des plongées en forme de U entre 80 et 140 mètres. Le but de ce projet de recherche est de documenter le régime alimentaire des baleines: à quel moment, à quel endroit et quels types de proies.
La 5e saison de ce projet vient de débuter. Déjà, l’équipe a mis son bateau de recherche, le Bleuvet, à l’eau pour tenter de suivre ces individus sous la surface de l’eau. Les espèces ciblées sont principalement le rorqual commun et le rorqual à bosse, mais aussi le petit rorqual. Deux à trois fois par semaine, du mardi au jeudi, vous aurez peut-être l’occasion de voir l’équipe au travail sur l’eau!