Bp913

Rorqual commun

ligne décoration
  • Numéro d’identification

    Bp913

  • Sexe

    Mâle

  • Naissance

    Inconnue

  • Connu depuis

    1997

Ses traits distinctifs

Bp913 n’est pas facile à reconnaitre. Sa nageoire dorsale est parfaite : elle ne comporte aucune encoche ou cicatrice. Son bout en forme de demi-cercle et les taches blanches à sa base constituent les premiers indices permettant de le différencier des autres rorquals communs.

Cependant, pour confirmer son identité, il faut repérer le petit trait pâle qui se trouve juste au-dessus de la ligne blanche de son chevron droit.

Son histoire

Bien que Bp913 soit un individu difficile à identifier, l’équipe du GREMM a pu confirmer sa présence chaque année depuis 1997, sauf en 2001 et en 2004.

En 2007 et en 2008, il portait de larges cicatrices visibles des deux côtés. L’une d’elles évoquait la possibilité d’une collision. Ces marques ont permis de l’identifier facilement pendant quelque temps ; toutefois, aujourd’hui, il ne subsiste aucune trace de ces blessures.

 Bp913 fait partie des individus dont le numéro d’identification est temporaire. Il reste encore quelques étapes à franchir avant qu’il se voie attribuer un numéro définitif et qu’il soit intégré au catalogue central. Le catalogue central des rorquals communs de l’estuaire est géré par le GREMM depuis 1986. Chaque année, on y ajoute les photos des individus identifiés au cours de la saison.

Historique des observations dans l’estuaire

1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024

Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé

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Ce fidèle du secteur du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent est arrivé cette année le 14 juin. Ses séjours ici durent souvent longtemps. En 2016, il a séjourné dans le parc marin au moins 14 semaines et en 2018, au moins 11! Bp913 n’est pas le rorqual commun le plus facile à identifier, puisque sa nageoire dorsale n’a aucune marque ou encoche. En 2007 et 2008, Bp913 avait de grosses cicatrices visibles sur les deux flancs, qui auraient pu être liées à une collision. Dès 2009, elles avaient complètement disparues. En 2015, Bp913 a été muni d’une balise VHF pour enregistrer ses comportements de plongée. Il a été suivi pendant 3 heures 40 minutes.

Cette année, Bp913 est photographié au début du mois de septembre. Malgré son assiduité (depuis 1997, il n’a sauté que deux saisons), Bp913 n’est pas évident à reconnaitre. Tout d’abord, sa nageoire dorsale est «parfaite», sans encoche ni cicatrice. Seul le bout de celle-ci, en forme de demi-cercle, donne un tout premier indice pour le différencier des autres rorquals communs. Ensuite, il faut dénicher le petit trait pâle qui se situe au-dessus de la ligne blanche de son chevron droit ainsi que les taches blanches sur son flanc droit en bas de la nageoire dorsale. Le 11 octobre, cinq rorquals communs s’alimentent à la surface de l’eau. Bp913 fait-il partie de la mêlée? La question ne trouvera réponse qu’avec une bonne photo-identification!

Voir ces géants manger est captivant! Ils accélèrent et ouvrent la gueule pour engouffrer des milliers de litres d’eau et de petites proies. Leur mâchoire inférieure se trouve alors presque à la perpendiculaire du corps, comme si elle se décrochait, et la poche de la gorge vient à toucher l’abdomen. Lorsqu’un rorqual commun prend une bouchée, sa poche ventrale se remplit rapidement. Après six secondes, la bouche est fermée, pleine d’environ 70 000 litres d’eau de mer; puis, en moins d’une minute, l’eau est expulsée pour ne garder que les proies récoltées sur les fanons. Le ventre reprend alors sa forme habituelle.

 

SO : organe sensoriel; VGB: sillons ventraux; YSF: structure en Y. © Biol J Linn Soc. 2013, C. Buell.

Pour réussir cet exploit qui ne dure qu’une dizaine de secondes, les rorquals possèdent un équipement spécialisé, notamment des mâchoires articulées de manière lâche sur le squelette, une langue molle et ductile qui s’inverse comme le doigt d’un gant, des plis extensibles sur la gorge et le ventre dans lesquels des nerfs élastiques — capables de doubler de longueur! — s’allongent et protègent d’une éventuelle rupture (ils jouent un rôle dans la commande d’expulser l’eau). De plus, une structure de cartilage fibreux rigide en forme d’Y qui part du rostre au ventre fournirait une certaine rigidité à cette région du corps lors des manœuvres d’engouffrement.

Le chef d’orchestre faisant le lien entre ces composantes et synchronisant toute cette opération rodée au quart de tour se dissimule dans les tissus mous reliant les deux mandibules. Il s’agit d’un petit organe de la taille d’un pamplemousse. Il envoie un message au cerveau pour qu’il démarre et coordonne le processus de la capture des proies après avoir reçu l’information provenant des vibrisses sur le rostre du rorqual qui détectent la présence des proies dans l’eau. Il s’ensuit une bouchée extraordinaire et saisissante à voir, surtout quand on connait toute la mécanique qui se dissimule sous ces tonnes de chair, de muscles et de gras!

La nageoire dorsale de ce rorqual commun ne comporte aucune encoche ou cicatrice, mais le bout de celle-ci forme un demi-cercle presque parfait. C’est un premier indice pour le différencier des autres individus. Pour confirmer son identité, il faut chercher le petit trait pâle qui se trouve juste au-dessus de la ligne blanche de son chevron droit ainsi que les taches blanches sur son flanc droit en bas de la nageoire dorsale. Bp913, bien que difficile à identifier en mer, fait partie des visiteurs réguliers du Parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. En effet, il a été identifié chaque année depuis 1997, à l’exception de 2001 et 2004. Il se trouve d’ailleurs dans la dernière mouture du catalogue des grands rorquals. L’été dernier, Bp913 figurait aussi dans les premiers rorquals communs identifiés de la saison (Portrait de baleine, volume 14 numéro 1). Il avait aussi été revu plusieurs fois au cours de l’été et l’équipe GREMM — Pêches et Océans Canada l’avait même marqué à l’aide d’une balise radio.

Le recensement des grands rorquals par photo-identification dans le Parc marin du Saguenay–Saint-Laurent se déroule du 5 juin au 18 septembre 2016 et s’effectue à partir des ports d’attache de Tadoussac, des Bergeronnes et des Escoumins. Déjà, sept rorquals communs différents ont été capturés par les appareils photo des deux assistantes de recherche participant au programme. En plus de Bp913, trois autres individus ont pu être reconnus: Bp918, Bp942 et Bp945. Ces trois autres rorquals communs étaient aussi présents dans le parc marin l’été dernier (Portrait de baleines, volume 14, numéro 5). Les trois individus restants demeurent pour le moment non identifiés. Il faudra attendre l’automne et un travail plus approfondi au laboratoire pour savoir s’il s’agit d’animaux connus ou non.

Sa nageoire dorsale étant plutôt générique, c’est par le petit trait pâle au-dessus de la ligne blanche de son chevron droit qu’on reconnaît Bp913. On peut aussi se fier aux taches blanches sur son flanc droit en bas de la nageoire dorsale. En 2007 et en 2008, on l’a l’observé avec des cicatrices majeures visibles sur ses deux côtés, l’une d’elles pourrait être due à une collision. Ces marques ont permis de l’identifier facilement au cours de ses étés dans l’estuaire, mais aujourd’hui il ne reste plus aucune trace de ces blessures. Bien que Bp913 soit un individu difficile à identifier, nous avons pu confirmer sa présence chaque année depuis 1997, sauf en 2001 et en 2004. Cette année, il a été photographié le 19 juin au large de du cap Granite, en compagnie de deux autres rorquals communs.

Bp913 fait partie des individus dont le numéro d’identification est temporaire. Il reste encore quelques étapes à réaliser avant que ces animaux se voient attribuer un numéro définitif et qu’ils rejoignent le catalogue centralLe catalogue central des rorquals communs de l’estuaire est géré par le GREMM depuis 1986. On y ajoute la compilation des photos des individus identifiés au cours de la saison. On sépare le catalogue en deux parties: les Bp ID et les Bp IS. Les Bp ID sont les individus dont les photos sont de meilleure qualité et dont les caractères de l’animal sont les plus reconnaissables, afin de limiter les chances d’avoir un doublon. Les Bp IS comprennent les individus qui n’ont pas été appariés aux Bp ID, mais qui possèdent des traits distinctifs. Ces traits distinctifs pourraient servir à les apparier lors d’une prochaine sortie en mer.