Pleiades
Rorqual bleu
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Numéro d’identification
B197
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Sexe
Femelle
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Naissance
Inconnue
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Connu depuis
1988
Ses traits distinctifs
Le seul moyen de reconnaitre B197 est d’examiner attentivement le détail de son patron de coloration tacheté.
Son histoire
Dans le catalogue des rorquals bleus du Saint-Laurent géré par la Station de Recherche des Îles Mingan (MICS), B197 figure sous le nom de « Pleiades ».
En 2006, les équipes du GREMM et de l’Institut Maurice-Lamontagne de Pêches et Océans Canada ont effectué un suivi télémétrique auprès d’elle dans le cadre du projet de suivi des grands rorquals. Une balise à ventouse a été fixée sur son dos pendant 24 h, ce qui a permis de suivre ses comportements de plongée. Au cours de la première journée, elle a alterné entre des plongées profondes (de 80 à 100 m) et moins profondes (de 20 à 40 m), avec ou sans alimentation. En soirée, elle est demeurée à faible profondeur (de 5 à 30 m). Pendant la nuit, B197 s’est surtout alimentée en surface, et au petit matin, des plongées de plus en plus profondes (de 80 à 100 m) ont été enregistrées. Les données de plongée sont ensuite restées stables jusqu’à la chute de la balise.
En 2008, B197 a particulièrement enthousiasmé l’industrie et les chercheurs en revenant accompagnée d’un baleineau… un évènement rarissime, puisqu’il s’agissait seulement du 17e veau rorqual bleu observé dans le Saint-Laurent et documenté depuis 1979 !
Les visites de B197 dans le parc marin sont plutôt irrégulières depuis son premier séjour dans le secteur en 1988. Elle semble en effet préférer la Gaspésie. Elle a d’ailleurs été vue en 2004 au cap de Grosses-Roches, en 2012 au large de L’Anse-à-Valleau, et en 2015 du côté nord de la péninsule de Gaspé.
Historique des observations dans l’estuaire
Années pendant lesquelles l’animal n’a pas été observé Années pendant lesquelles l’animal a été observé
Dernières nouvelles issues des publications Portrait de baleines
B197, ou Pleiades
Un souffle en colonne de plus de six mètres de hauteur, un corps d’une longueur phénoménale pouvant atteindre les 27 mètres et d’un gris bleuté avec des mouchetures sombres : même à bonne distance, il est difficile de s’y tromper… il s’agit bien de l’imposant rorqual bleu ! Le retour tant attendu de ce géant dans nos eaux est confirmé – deux individus ont récemment été vus. C’est le 23 juillet dernier, aux Escoumins, que notre assistant de recherche les photographie. L’identité de l’un d’entre eux est bientôt confirmée : c’est B197, femelle qui figure d’ailleurs au catalogue des rorquals bleus du Saint-Laurent géré par la Station de recherche des iles Mingan (MICS), sous le nom Pleiades. Un seul moyen pour la reconnaitre : scruter avec attention son patron de coloration.
En 2006, on effectue auprès d’elle un suivi télémétrique, dans le cadre du projet de suivi des grands rorquals. La balise à ventouses, qui a tenu 24h, a permis de mieux comprendre ses comportements de plongée. Puis, en 2008, B197 enthousiasme particulièrement l’industrie et les chercheurs, lorsqu’elle revient accompagnée d’un baleineau… un événement rarissime, car c’était là le 17e veau rorqual bleu documenté dans le Saint-Laurent depuis 1979 !
Les visites de B197 dans notre secteur sont plutôt irrégulières depuis son premier séjour ici en 1988. Où va-t-elle alors ? Elle semble préférer la Gaspésie. Elle a ainsi été vue en 2004 au cap de Grosses-Roches, en 2012 au large de l’Anse-à-Valleau et en 2015 sur la côte nord de la Péninsule de Gaspé. Les trajets migratoires des rorquals bleus sont encore nébuleux. Toutefois, une étude de Véronique Lesage et coll. publiée cette année a révélé un pan considérable des déplacements saisonniers de la population de rorquals bleus de l’Atlantique-Nord grâce aux suivis satellites. Les balises déployées en début d’automne par l’équipe de chercheurs, introduites dans le gras ou dans le cartilage de la nageoire dorsale de 24 animaux, avaient surtout pour but de mieux identifier les aires de ravitaillement et de reproduction de l’espèce durant l’hiver. Fait impressionnant : Symphonie (B244) est demeurée dans les eaux américaines entre la mi-décembre et la mi-février, et est revenue dans les limites canadiennes au milieu de mars… elle aura parcouru un total de 11 918 km lors de cette migration ! Des résultats substantiels pour démystifier davantage la vie de ces fragiles mastodontes.
Jaw-Breaker, B093 et B197
Cette semaine, nous vous présentons trois rorquals bleus qui ont pu être identifiés dans le parc marin récemment. On différencie les individus par le patron de coloration de leur dos. Aussi, dans le Saint-Laurent, 15 à 18% de ces rorquals montrent la queue lorsqu’ils plongent. C’est le cas de Jawbreaker : sa queue a une tache blanche facile à identifier, mais attention aux détails, elle n’est pas la seule à avoir une tache à cet endroit.
B093 est l’un des mâles les plus vieux connus et identifiés par la Station de recherche des îles Mingan (MICS) dirigée par Richard Sears. Identifié plusieurs fois dans l’estuaire, en 2012, B093 avait été observé au large de la Nouvelle-Écosse. Cette année, il a été observé par plusieurs croisiéristes, au large des Escoumins et des Bergeronnes. B197 fait aussi partie des rorquals bleus vus dans le parc marin ces dernières semaines. Quant à Jawbreaker, la vedette des croisiéristes a finalement été observée. Deux autres rorquals bleus ont aussi été identifiés dans l’estuaire ces dernières semaines : B275 et B236.
Les rorquals bleus sont des animaux que l’on observe souvent seuls. Mais dans le Saint-Laurent, ils forment parfois des paires, plus ou moins stables, au début de l’automne. Ces associations perdurent pour plus d’une journée, jusqu’à des semaines entières. D’après un suivi par biopsie du MICS, il s’agit le plus souvent d’un duo mâle-femelle. La formation de paires pourrait être un signe précurseur de la reproduction chez ces animaux qui a lieu au cours de la saison hivernale. Parfois, un deuxième mâle se joint au duo et les trois individus participent à ce que l’on appelle une rumba; la femelle nage à l’avant et les deux mâles compétitionnent pour être le plus proche d’elle. Après une course, qui peut durer plusieurs heures, un des mâles abandonne la course et l’autre devient l’escorte de la femelle. Est-ce que ces paires aboutissent réellement à une reproduction des deux individus? Une question difficile à répondre à court terme! En 2010, B093 avait été observé participant à l’une de ces rumbas.
Le 20 août dernier, environ à deux kilomètres au large du cap Granite, pendant que l’équipe du GREMM et de Pêches et Océans Canada suivait avec attention les mouvements du rorqual à bosse Irisept (Cocotte), après lui avoir posé une balise télémétrique, deux autres rorquals à bosse et au moins trois rorquals bleus se retrouvaient à proximité. Parmi eux : le rorqual bleu femelle B197.
En 2006, B197 avait aussi fait l’objet d’un suivi télémétrique réalisé en collaboration par ces mêmes équipes de recherche. On avait ainsi pu documenter ses profils de plongées pendant un suivi de 24h. Au cours de la première journée, elle avait alterné entre des plongées profondes (80 à 100 m) et moins profondes (20 à 40 m), avec ou sans alimentation. En soirée, elle plongeait en faibles profondeurs (5 à 30 m). Pendant la nuit, B197 s’alimentait surtout en surface, et au petit matin, des plongées de plus en plus profondes ont été enregistrées pour se maintenir entre 80 et 100 m jusqu’à la tombée de la balise.
Que mangeait-elle ? Probablement sa proie de prédilection : du krill. Chaque bouchée compte pour ce géant fragile, considéré en voie de disparition. Pour lui assurer paix et respect dans le parc marin, on doit l’observer à 400 m de distance quand on est en bateau. Les membres de l’Alliance Éco-Baleine se sont même engagés à respecter cette distance en dehors des limites du parc.
Dans le parc marin cet été : B137 (Chaparal) et B227 (Eperon) ont aussi été reconnus, entre autres grâce à la constellation de taches bleues et grises qui recouvrent leurs corps. Ces deux individus figurent au catalogue des rorquals bleus géré par le MICS qui regroupe plus de 420 individus à ce jour.