Par Christine Gilliet
Pour la première fois au Québec, le Symposium sur les aires marines protégées (AMP) au Québec s’est tenu à Rimouski les 10 et 11 juin. Il a réuni une soixantaine d’acteurs de la conservation et utilisateurs des territoires : biologistes, chercheurs, des représentants gouvernementaux et municipaux, d’organisations non gouvernementales (ONG), des Premières Nations et des communautés inuites. Ces participants veulent doter le Québec de territoires de protection des écosystèmes marins, notamment dans le Saint-Laurent.
« C’est un premier pas, une étincelle qui a allumé des interrogations, des constats et des plans d’action », déclare Raphaëlle Dancette de la Société pour la nature et les parcs du Canada section Québec (SNAP). « Il s’agit de créer un réseau pour se mobiliser et faire progresser le projet soutenu par les deux paliers de gouvernement ».
Hydrocarbures : un risque supplémentaire
Actuellement, moins de 1 % du territoire marin est protégé au Québec avec la création en 1998 du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent (PMSSL). Le projet de zone de protection marine (ZPM) Estuaire du Saint-Laurent vise à créer un territoire adjacent et complémentaire au parc marin. Cette zone correspond à l’aire de répartition estivale de plusieurs espèces de mammifères marins, dont certaines sont en péril, tels que le béluga, les rorquals et les phoques communs. Prévue pour 2006, cette ZPM tarde à se mettre en place.
L’actuelle marée noire du golfe du Mexique et les projets d’exploitation d’hydrocarbures (pétrole et gaz) dans le Saint-Laurent ont mobilisé les groupes d’intérêts et la population, animés par un sentiment d’urgence. Sur les eaux du Saint-Laurent et les 13 000 km de côtes, le forage pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures représente un facteur de risque pour les écosystèmes, en plus de la pollution chimique et sonore, des prises accidentelles de mammifères marins et des changements climatiques.
« Les communautés développent un sentiment d’appartenance au Saint-Laurent. C’est un axe historique et essentiel à notre développement et à notre culture », ajoute la représentante de la SNAP pour les aires marines protégées. Au Canada, moins de 1 % du territoire marin est protégé, en Australie 10 %, aux États-Unis 5 % et 3,4 % en France métropolitaine.
Une pétition est lancée sur le site internet de l’Assemblée nationale du Québec afin de procéder rapidement à la création d’aires marines protégées : la date limite de signature est fixée au 7 septembre 2010.
En savoir plus
Sur le site du Symposium sur les aires marines protégées (AMP) au Québec : Programme du symposium
Sur le site de la Société pour la nature et les parcs du Canada – Section Québec (SNAP) : Aires marines protégées
Les Aires marines protégées