Ce projet avait débuté l’an passé. Il s’intéresse particulièrement aux frayères de ce petit poisson argenté. Le hareng migre du golfe jusque dans l’estuaire pour frayer au printemps et à l’automne. Ce dernier représente donc une source de nourriture printanière importante pour les femelles bélugas gestantes à ce moment de l’année. Or, depuis le début des années 2000, une baisse de la population de hareng printanier, provenant de la baie des Chaleurs, a été observée.
C’est le sujet de maîtrise de Laurence Lévesque, étudiante à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), réalisée en collaboration avec Parcs Canada, l’ISMER, l’IML-MPO et le MDDELCC.
Depuis la fin mai, à bord du bateau l’Alliance, l’échantillonnage des larves de hareng s’est réalisé deux fois par semaine et ce, jusqu’à la fin juin dans les secteurs de l’île Verte et de l’île aux Lièvres.
La seconde partie de l’étude, qui s’est amorcée le 10 juillet, s’étendra jusqu’en septembre à raison de deux fois par semaine aux trois semaines, consiste à savoir si les zones de rétention (des endroits favorables à la concentration de larves selon les différentes températures et les conditions environnementales et physiques) sont propices à la croissance des larves de hareng. Cette partie de l’étude se réalisera à bord du bateau Le Krill (MPO) entre autres dans les secteurs de l’île Verte, l’île aux Lièvres, Rivière-du-Loup, Baie-des-Rochers et La Malbaie.
Quelques résultats tirés de l’an passé
L’abondance de larves de hareng au printemps est encore très forte et est plus grande que celle de la cohorte d’automne. La cohorte de printemps qui vient frayer dans l’estuaire moyen ne semble pas affectée comme celle de la baie des Chaleurs, ou du moins tout autant. Plus précisément, on trouve environ 800 larves par 100 mètres cube d’eau (800/100 m3) sur la batture aux Pèlerins et le chenal sud et de grandes abondances autour de l’île aux Lièvres, de l’île Blanche et de l’île Verte. En automne, des abondances de 300 larves/100 m3 sont retrouvées dans le chenal sud et la batture aux Pèlerins principalement. Les aires de rétention sont surtout retrouvées dans le chenal sud et la batture au Pèlerins, car nous avons échantillonné des larves de toutes tailles dans ces endroits, signe que les larves plus vieilles y restent donc pour grandir.
Aussi, différentes cohortes ont été identifiées par leur taille (des larves plus âgées sont nécessairement plus grandes à un moment dans le temps). Il y a 6 cohortes qui sont nées durant la saison estivale de 2014. Les cohortes d’été, bien que de très petites abondances, sont présentes et importantes, ce qui n’était pas observé dans les études des années 1980-1990.
Plusieurs informations demeurent à compléter : condition physique des larves, contenus stomacaux, analyses statistiques pour relier les conditions de croissances aux données environnementales.