Il y a deux semaines, nous racontions les observations de deux naturalistes, travaillant l’été dans la région de Tadoussac, à Hawaï (Cap sur Hawaï). Cette semaine, le cap est mis sur la Guadeloupe, où trois autres naturalistes de la Côte-Nord s’affairent auprès des rorquals à bosse de l’Atlantique Nord. En effet, depuis 2011, des suivis terrestres sont réalisés par l’Association Stenella pour déterminer l’utilisation de l’habitat et les pressions d’origine humaine sur une population de rorquals à bosse fréquentant le sud de l’archipel guadeloupéen. Les suivis, faits depuis la Pointe-des-Châteaux, ont commencé la semaine dernière et se poursuivront jusqu’en mai, période de forte présence des baleines. Déjà, il y a eu des observations d’adultes avec leurs jeunes et de comportements bien actifs comme des individus sautant complètement hors de l’eau ou d’autres donnant des coups sur l’eau avec leur tête. Peut-être s’agissait-il de mâles s’affrontant pour gagner une place de choix auprès d’une femelle prête à se reproduire? Des dauphins tachetés pantropicaux et des grands dauphins ont également été vus, et il y avait des cachalots dans le même secteur.
Si les premières baleines ont été signalées dans la semaine du 24 février, leur présence avait toutefois été remarquée une semaine plus tôt: des plongeurs les ont entendues chanter sous la surface de l’eau! L’hiver, pendant la saison de reproduction, les mâles émettent des chants longs, mélodieux et complexes; les chercheurs croient que c’est pour attirer les femelles ou établir une dominance au sein des mâles en compétition.
Est-ce que nos naturalistes nord-côtiers pourraient reconnaître un rorqual à bosse du Saint-Laurent en séjour à la Guadeloupe? Possible… Par exemple, Siam, un mâle bien connu par les travailleurs du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent depuis 1981, a déjà été identifié l’hiver dans les Caraïbes, au large de Porto Rico. Un voyage répété à chaque année par ce géant: 5 000 km à l’automne pour passer l’hiver à chanter et combattre d’autres mâles dans les eaux limpides du Sud, et encore 5000 km vers les eaux froides et productives du Saint-Laurent au printemps, afin de refaire ses réserves de graisse en vue de la prochaine saison de reproduction.
Pour en savoir plus:
Sur l’Association Stenella
Sur le rorqual à bosse