Le rorqual à bosse H626 (réf. catalogue MICS) nommée Boom Boom River (BBR) dans les secteurs Mingan et Gaspé, aussi nommée Gaspar dans l’estuaire, est, selon les données fournies par la Station de recherche des iles Mingan, la fille de H166 Helmet et serait née en 2005. Voilà pour la généalogie.
Depuis maintenant 10 ans, j’observe ce rorqual à bosse chaque année. Ma première rencontre remonte au 5 juillet 2008. À ce moment, elle était encore une baleine juvénile de 3 ans. Elle faisait du « tail slapping » entre l’ile Plate et la Pointe-St-Pierre, dans le secteur Percé. Le 14 juillet dernier, j’observais ce même animal pour la dixième année consécutive. C’était par contre la première fois que j’avais l’occasion de la rencontrer dans l’estuaire maritime.
En cette période de la saison, je parcours généralement la pointe gaspésienne, mais cette année, je suis resté davantage dans l’estuaire. Étant sorti à partir de Rimouski, je voulais couvrir le secteur nord, entre la Pointe-à-Boisvert et la Pointe-à-Michel. Par d’excellentes conditions météo, j’ai atteint le large de Betsiamites assez rapidement, rencontrant au passage quelques bélugas et plusieurs marsouins communs. Au large de la pointe, j’ai très vite repéré quelques souffles assez concentrés dans ce secteur. J’ai donc rapidement fait le tour de ces animaux présents pour y photo-identifier quatre rorquals communs et la fameuse BBR/Gaspar.
Pour photo-identifier les rorquals communs, il faut se maintenir parallèlement à eux sur leur côté droit pour pouvoir photographier leur chevron (partie avant derrière la tête) qui est unique pour chaque individu. Lorsqu’on est en présence d’une baleine à bosse et qu’on veut prendre une photo pour fin d’identification, on se tient derrière elle en la suivant lentement en attendant le moment où elle soulève sa nageoire caudale pour faire une plongée, puisque c’est le patron de cette sous-caudale qui est unique pour chacune des baleines à bosse.
J’étais évidemment très excité lorsqu’elle m’a présenté sa sous-caudale que j’ai immédiatement reconnue. C’est toujours très émouvant de revoir et de reconnaitre un animal qu’on connait bien sur le terrain. On a l’impression d’avoir développé une relation, même si, ne nous faisons pas d’illusion, cette reconnaissance est très certainement à sens unique.
Je vous présente donc 10 photos de H626 BBR (Gaspar) que j’ai captées à chacune de ces années depuis 2008 jusqu’à 2017.