Une dizaine de carcasses de phoques ont été rapportées au 1-877-7baleine en avril, et bientôt, les premiers signalements de jeunes chiots phoques communs seront enregistrés.
Le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins traite tous les cas impliquant des mammifères morts ou en difficulté, que ce soit des phoques ou des baleines, trouvés dans les eaux ou sur les berges du Saint-Laurent. Les phoques ont représenté environ 45 % des cas rapportés à UMM au cours des cinq dernières années.
Que faire si vous trouvez un phoque échoué mort?
D’abord, il faut savoir que les phoques sont présents par millions dans le Saint-Laurent. Il est donc tout à fait naturel de retrouver quelques dizaines de carcasses sur le rivage chaque année. Néanmoins, ces carcasses doivent être signalées au 1-877-7baleine (1-877-722-5346).
Même s’il n’existe pas de programme de recherche qui documente les causes de mortalités chez les phoques, les chercheurs impliqués dans le Réseau souhaitent documenter minimalement l’espèce de phoque trouvée (au moins quatre espèces de phoques visitent le Saint-Laurent annuellement), son âge approximatif et s’il porte des marques d’interaction humaine. Des photos prises par les témoins ou les bénévoles serviront à répondre à ces questions.
La plupart des carcasses de phoques ont des trous sur leur corps. Ces trous rappellent la forme d’une balle d’arme à feu. Toutefois, les décomposeurs vont généralement entrer par les orifices (yeux, oreilles, narines, fentes génitales) et créer une ouverture circulaire qui prendra de l’expansion.
Si la carcasse trouvée est une nuisance pour les citoyens — elle se trouve à moins de 50 mètres des habitations ou est échouée dans un endroit achalandé — elle peut être enlevée par la municipalité ou par les équipes régionales des urgences environnementales du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec. Sinon, elle servira de nourriture aux charognards et microorganismes et se décomposera par un processus naturel.
Et si le phoque est vivant?
Les mois de mai et juin sont la période des naissances chez les phoques communs. Chaque année, une vingtaine d’appels est enregistrée pour un jeune phoque échoué vivant sur la berge; la situation peut sembler alarmante et les riverains souhaitent aider l’animal. Que faire? Laisser l’animal seul et ne pas intervenir, tout simplement. Les phoques partagent leur vie entre la mer et la terre. Les séjours sur la terre servent au repos : il est donc essentiel de ne pas tenter d’interagir avec ces animaux si vous les voyez allongés sur la berge. Certains riverains ont remarqué la présence de phoques sur des rochers dans le Bas-Saint-Laurent ces dernières semaines. Ne craignez rien, il s’agit d’un comportement naturel et les phoques peuvent rester dans cette position (une allure de banane!) plusieurs heures hors de l’eau.
Si vous être témoin de comportements non appropriés de la part de citoyens qui repoussent un phoque à l’eau, qui tentent de le nourrir ou de l’abreuver, qui ne respecte pas la distance sécuritaire de 50 mètres ou qui importune d’une quelconque façon un phoque sur la plage (certains vont même jusqu’à prendre des égoportraits avec les phoques), rapportez la situation à Urgences Mammifères Marins sans attendre au 1-877-7baleine. Des bénévoles pourront se rendre sur place pour informer les gens du comportement à adopter. Si des gens se mettent en situation d’infraction en interagissant avec l’animal malgré les actions de sensibilisation, un agent pourrait être appelé à faire l’application de la loi. Les contrevenants sont passibles d’une amende maximale de 100 000$.