Les bélugas vivent uniquement dans l’hémisphère Nord. La population des bélugas du Saint-Laurent est celle qui vit la plus au sud. Isolés des autres populations, ces bélugas sont différents génétiquement de ceux des régions circumpolaires de l’Arctique. Une population isolée géographiquement possède des adaptations génétiques spécifiques à son environnement; elle devient ainsi spécialiste de son habitat.
Physiquement, les bélugas du Saint-Laurent sont plus petits que ceux de l’Arctique et ils n’ont pas de mue saisonnière. Ceci s’explique par leur résidence permanente dans l’estuaire dont les eaux sont plus tempérées et un peu moins salées que celles où se trouvent les bélugas de l’Arctique. D’ailleurs, la population de bélugas du Saint-Laurent, celle de la baie James et celle de Cumberland Sound sont les seules populations canadiennes résidantes et sédentaires. Les bélugas du Haut-Arctique migrent à l’automne vers leurs quartiers d’hiver, vers l’ouest du Groenland et le nord de la baie de Baffin, là où ils trouvent des polynies, des secteurs libres de glace.
L’alimentation diffère légèrement: les bélugas du Saint-Laurent mangent le capelan, le lançon et des invertébrés marins, alors que les populations arctiques se nourrissent particulièrement de morue arctique et de flétan.
La population du Saint-Laurent est considérée «menacée». Sur les sept populations de bélugas classées sous un statut de conservation au Canada, trois sont en voie de disparition: la population du Saint-Laurent, celle de la baie d’Ungava et la population de l’est de la baie d’Hudson.