Alors que les sauveteurs néo-zélandais intervenaient auprès des victimes du séisme, d’autres comptaient 107 globicéphales échoués sur une plage du sud. S’il n’y a aucun lien entre ces deux événements, c’est l’occasion de faire le point sur les causes probables des échouages de cétacés dans le monde. Sonars militaires et changements climatiques figurent dans la liste des présumés responsables.
Après le séisme du 22 février 2011 à Christchurch en Nouvelle-Zélande, les autorités dressent le bilan de 300 blessés et peut-être 240 morts. Deux jours auparavant, 107 globicéphales (ou baleines pilotes) se sont échoués sur les plages de la petite île Stewart, au sud de la grande île. Quand les sauveteurs ont pu se rendre sur les lieux, distants de 40 km de la première route, la moitié des baleines étaient mortes. Ils ont dû euthanasier l’autre moitié et laisser sur la plage les carcasses à la décomposition.
Nombre record d’échouages pour la Nouvelle-Zélande
Andy Roberts, porte-parole du Department of Conservation, affirme qu’il n’y aucun lien entre le séisme et l’échouage des globicéphales. Les échouages de cétacés sont courants en Nouvelle-Zélande, qui comptabilise et détient le record depuis 1840 de 13 000 échouages. En 2006, 2 000 baleines ont été secourues, et dans beaucoup de cas, elles le sont grâce aux organisations de bénévoles toujours prêtes à intervenir. Mais le lieu de l’échouage et l’accessibilité sont déterminants. Quand les secouristes et le matériel sont proches, on peut faire quelque chose, explique Andy Roberts.
Il précise qu’au sud de la Nouvelle-Zélande, un échouage collectif majeur a lieu tous les quatre ou cinq ans. Si les scientifiques du monde entier ne connaissent pas avec certitude les causes de ces échouages, Andy Roberts estime que deux facteurs peuvent provoquer les échouages au sud de son pays. Les animaux vivant en groupes, ils suivent l’un des leurs blessé et échoué sur la plage pour l’aider et se retrouvent pris au piège des eaux peu profondes. Ou bien, le groupe a fait une erreur de navigation jusqu’à venir s’échouer sur la plage. Les côtes découpées et la pente des plages peu inclinée sont peut-être aussi des facteurs favorables.
Sonars militaires perturbateurs des sonars des cétacés?
Les activités humaines joueraient un rôle déclencheur, même si Andy Roberts dit qu’il n’a pas de lien dans le cas présent. Il rappelle que dans d’autres régions du monde, les groupes environnementaux affirment que les sonars actifs militaires et la pollution sonore due au trafic maritime sèment la confusion et perturbent la navigation des cétacés. Les Nations Unies, la National Oceanic Atmospheric Administration (NOAA) aux Etats-Unis et la Commission baleinière internationale (CBI) ont suggéré que l’usage de sonars actifs militaires et les échouages de cétacés pouvaient être liés. Après un jugement de la Cour Suprême en 2008 aux États-Unis, la Marine a dû se plier à des mesures de protection des mammifères marins.
Et les changements climatiques?
Les changements climatiques et les variations de la température de l’eau de mer à grande échelle pourraient perturber l’environnement habituel et la navigation des baleines. En 2005, une étude scientifique, sur des données entre 1920 et 2002, établit un lien entre la fréquence d’événements climatiques et des échouages collectifs au sud de l’Australie. Certains régimes de vent refroidissent l’eau de mer, favorisent la production de nutriments au printemps et les baleines suivent le mouvement de leurs proies vers les côtes. Est-ce le cas pour les globicéphales de l’île Stewart?[Time]
Pour en savoir plus:
Sur le site de Time (en anglais seulement) : Are Humans Increasingbly to Blame for Whales Strandings?