Vois-tu ce que je vois? À travers le vent glacial, les bourrasques de neige et les banquises qui se forment sur le Saint-Laurent, il n’est pas toujours facile de bien distinguer les espèces marines qui ont élu domicile ou qui sont de passage dans cette porte d’entrée maritime du Canada.
Des baleines, quelqu’un?
Cette semaine, les observations de baleines ont été clairsemées, mais pas absentes! Malgré le vent fort réduisant la visibilité, des observateurs se trouvant à bord du bateau des pilotes ont aperçu le souffle d’un petit rorqual au large des Escoumins. Un peu plus à l’Est sur la Côte-Nord, un riverain a aussi porté son regard sur l’eau au bon moment : «Les glaces sont généralement trop présentes pour que les baleines s’approchent de la rive, mais j’ai vu un rorqual à bosse passer au large de Franquelin dimanche», se réjouit-il.
Les loups-marins
À travers la fumée de mer, un voile de brouillard qui peut se former lorsque de l’air froid glisse au-dessus d’une masse d’eau plus chaude, les phoques se sont montrés encore nombreux cette semaine. Près de Sept-Îles, le navigateur Jacques Gélineau a dénombré environ 50 phoques du Groenland en alimentation lundi. Une centaine de phoques communs se trouvaient dans la région de la baie de Gaspé la fin de semaine dernière. «On commence à voir des phoques sur les glaces de façon sporadique… on attend avec impatience les blanchons» nous mentionne un observateur des iles de la Madeleine.
«Hier, le fleuve était calme comme une huile comme disait mon père. Nous avons eu le plaisir de voir un loup-marin sur un petit morceau de glace qui se reposait et profitait de l’accalmie», nous raconte une observatrice de Franquelin le 14 janvier.
J’ai vu un phoque, mais lequel?
Comment peut-on distinguer les différentes espèces de phoques qui côtoient le Saint-Laurent et raffiner nos observations? Voici quelques astuces. Si un phoque nage dans l’eau, la forme de sa tête est révélatrice de l’espèce observée. En effet, la tête du phoque gris rappelle celle d’un cheval, alors que celle du phoque commun ressemble à un chien. Pour ce qui est du phoque du Groenland, sa tête est entièrement noire.
Lorsqu’un phoque se pose sur la banquise, l’entièreté de son corps devient visible, ce qui facilite son identification et permet d’effectuer de superbes observations.
La taille de l’animal est un bon indicateur de l’espèce du phoque. Les phoques du Groenland mesurent en moyenne 1,6 m et pèsent entre 130 et 150 kg. Les phoques gris sont plus imposants. Ils peuvent atteindre 2,3 m de long et peser plus de 300 kg. Les phoques communs, résidents de l’estuaire du Saint-Laurent au même titre que les bélugas, ont une taille intermédiaire et sont les plus légers. Ils atteignent en moyenne 1,85 m et pèsent généralement autour de 110 kg.
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