Par Christine Gilliet

Avec ce logiciel à bord, les navires échangent en temps réel la position des grands cétacés aperçus sur leur route pour éviter une collision. Lancé en 2010, ce système collaboratif est promu à s’étendre.

Trois navires de la compagnie maritime SNCM, qui rallient la Corse au continent, vont être équipés du système REPCET. Ils viennent s’ajouter aux cinq navires que la compagnie avait équipés en été 2010, lors du lancement de REPCET sur le marché.
D’autres compagnies, La Méridionale, Gaz Océan, Maritima et Orange marine, ont installé à bord de leurs timoneries le système qui leur permet de transmettre les coordonnées géographiques de la présence d’un cétacé aux autres navires abonnés à REPCET, ceci après l‘avoir visuellement repéré.

Dans Pélagos et ailleurs

Une quinzaine de navires sont désormais reliés par le logiciel et échangent leurs informations. Le système REPCET a été conçu par l’association Souffleurs d’écume pour réduire le nombre de collisions et mis en oeuvre dans la partie française du sanctuaire marin Pélagos qui s’étend sur 87 500 kilomètres carrés entre la France, l’Italie et Monaco. Dans ce secteur, c’est donc l’ensemble de la flotte portant pavillon français qui a opté, de manière volontaire, pour cet outil collaboratif.

L’objectif, pour Souffleurs d’écume, est d’équiper une trentaine de navires en 2014, afin d’atteindre une grande efficacité du système d’échanges entre navires. Pour Armateurs de France, un organisme partenaire, il s’agit d’associer les pavillons étrangers et les navires qui ne passent que de manière occasionnelle dans Pélagos, et à plus long terme d’exporter REPCET en dehors du sanctuaire. Souffleurs d’écume et les promoteurs du système démarchent actuellement la Marine nationale et la grande plaisance.

Un petit prix à payer pour réduire mortalités et accidents

Le prix de l’abonnement à REPCET et son installation varie entre 300 et 350 euros par mois pour un navire, selon les fonctionnalités choisies dans le logiciel, ce qui représente une toute petite fraction des charges mensuelles d’exploitation d’un navire qui en moyenne s’élèvent à 1,5 million d’euros.

En Méditerranée, les collisions sont la cause la plus importante de mortalités pour les mammifères marins, notamment les cachalots et les rorquals communs, des espèces en péril. Le trafic maritime ne cesse d’augmenter dans la partie occidentale de la Méditerranée avec plus de 220 000 navires qui sillonnent ses eaux chaque année. Si la majorité d’entre eux naviguent à une vitesse de 20 à 25 nœuds, certains navires rapides atteignent 30 et 40 nœuds. Les collisions représentent également un danger pour les navires eux-mêmes et leurs passagers.

Pour les bateaux de plaisance, le système sera adapté de manière à ce que les informations ne puissent être récupérées à des fins d’observation, commerciale ou non, des mammifères marins. Une application pour téléphones intelligents est en cours de développement pour que les observateurs transmettent la localisation d’un grand cétacé sans recevoir les données fournies par d’autres observateurs.

Sources: La Provence, 30 millions d’amis, Souffleurs d’écume, Pélagos

Actualité - 20/10/2013

Collaboration Spéciale

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