Une coalition de quatre groupes de protection des animaux et de l’environnement réclame que la superficie de l’habitat désigné comme critique de cette baleine en voie de disparition soit multipliée par 12, le long de la côte Est des États-Unis.

Il ne reste que 450 individus de cette espèce (Eubalaena glacialis) décimée par la chasse intensive qui a pris fin dans les années 1930. Depuis 2006, elle figure sur la liste des espèces en voie de disparition, en tant qu’espèce distincte de celles des baleines noires vivant dans le Pacifique ou dans l’hémisphère Sud. Selon la coalition, elle est en situation critique et risque de s’éteindre si son habitat n’est pas mieux protégé.

Du nord au sud de la côte Est des États-Unis

La coalition considère que le National Marine Fisheries Service (NMFS) au sein de la National Oceanic Atmospheric Administration (NOAA) n’a pas été proactif pour protéger efficacement l’espèce exposée à des risques de blessures et de mortalité dans les secteurs essentiels de son habitat. Elle demande que des mesures légales de protection de son habitat s’étendent sur une superficie douze fois plus importante que la surface actuelle, passant de 4 000 milles marins carrés à 50 000 milles marins carrés le long de la côte Est.

Dans cette immense zone, que la coalition voudrait voir désignée comme « habitat critique » et protégée, le gouvernement fédéral doit s’assurer que les activités humaines, comme le trafic des navires commerciaux, la pêche commerciale et les forages de l’industrie pétrolière, ne réduisent pas les chances de rétablissement de l’espèce. Les baleines y migrent chaque année, passant des secteurs nordiques d’alimentation aux sites de reproduction et de soins aux jeunes situés plus au sud dans les zones côtières de la Géorgie et de la Floride.

Des actions jugées insuffisantes par rapport aux menaces cumulées

Regroupant plus d’une dizaine de millions de personnes, la coalition est composée des associations Humane Society of the United States, Center for Biological Diversity, Defenders of Wildlife et Whale and Dolphin Conservation. Ces groupes ont déposé une pétition formelle contre le gouvernement fédéral en 2005, puis entrepris une action en justice en 2006 pour qu’il effectue une révision du plan de rétablissement, finalement publiée en 2013. À ce jour, ils considèrent que le gouvernement traîne les pieds et n’a pas entamé suffisamment d’actions concrètes.

La baleine noire de l’Atlantique Nord est exposée à un cumul de menaces générées par les activités humaines. Passant beaucoup de temps en surface, lente et peu réactive au passage des bateaux et navires, elle est victime de collision. Les empêtrements dans des engins de pêche, la pollution sonore due au trafic maritime extrêmement important, notamment dans les environs de Boston, l’acidification et l’hypoxie des eaux de l’océan, les changements climatiques sont autant de facteurs hypothéquant sa capacité à augmenter le nombre de ses individus.

Si des mesures ont été mises en place par le gouvernement fédéral et ont porté fruit, la coalition juge qu’elles ne sont pas suffisantes pour cette espèce qui se reproduit, de manière naturelle, très lentement. Depuis 2008, aucune mortalité n’a été enregistrée dans quelques secteurs désignés où la vitesse est limitée à 10 nœuds pour les navires de plus de 21 mètres. Un réseau de bouées acoustiques, installé dans le Stellwagen Bank National Marine Sanctuary depuis 2006, détecte et signale la présence des baleines noires aux navires croisant leur route afin qu’ils puissent modifier leur trajectoire, ceci sur une base volontaire.

Au Canada, ces baleines noires sont également sur la liste des espèces en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) et font l’objet d’un programme de rétablissement. Elles fréquentent en été les aires d’alimentation de la baie de Fundy et du plateau néo-écossais. Elles sont également présentes dans le golfe du Saint-Laurent.

Sources

Pour en savoir plus:

Actualité - 17/4/2014

Collaboration Spéciale

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