C’est à la Maison Symphonique de Montréal le 12 juin dernier qu’avait lieu la troisième édition de cet événement d’envergure. En plus d’être louangé par la critique pour la prestation, l’Orchestre de l’Agora a pu récolter la généreuse somme de 120 000$ pour trois organismes environnmentaux : Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins – GREMM, WWF-Canada et Sierra Club Canada Foundation.
La programmation du Gala de la Terre comprenait Le cœur des bélugas, une composition de Claudie Bertounesque avec des poèmes récités par la poète innue Natasha Kanapé Fontaine. La soirée présentait également la soprano innue Elisabeth St-Gelais dans les Wesendonck Lieder de Wagner ainsi que plus d’une centaine de musiciens interprétant une Symphonie alpestre de Strauss.
En introduisant la soirée, le chef d’Orchestre Nicholas Ellis établit plusieurs liens entre l’œuvre de Claudie Bertounesque et la symphonie alpestre de Richard Strauss. Les deux évoquent la nature dans toutes ces facettes. Touchés par leur excursion sur le bateau de recherche du GREMM en 2023 et la proximité avec les baleines, ils ont souhaité inviter le public sur les rivages du Saint-Laurent. L’œuvre de Claudie Bertounesque, dédié aux bélugas, a réussi son pari en intégrant des sons de bélugas et de leur univers sonore, nous rapprochant de l’environnement et de la faune du Saint-Laurent.
La journaliste de La Presse Adèle Décary-Chen décrit la prestation du chef d’orchestre comme suit : « Dès les premières notes de la Symphonie alpestre, la gestuelle du chef est haute et prononcée. Ses talons se décollent du sol, comme s’il s’approchait de l’envol. Même de dos, l’expressivité traverse son corps. » Dans Le Devoir, le journaliste Christophe Russ semble ébloui : «Sur le plan narratif tout était vraiment conçu en bourrasques, mais avec une efficacité à en donner des frissons au sens propre. »
L’impact écologique du Gala se révélera positif pour les trois organismes environnementaux qu’il soutient. WWF-Canada travaille à « la conservation des espèces en péril, la protection des habitats menacés et la lutte contre la crise climatique. » Depuis plus de 50 ans, l’organisme se réfère aux analyses scientifiques et au savoir autochtone pour orienter son travail et cherche des solutions à long terme pour l’harmonie entre l’humain et la nature. Actif pour l’environnement, Sierra Club Canada a pour mission d’être « la voix de la Terre. » Ils œuvrent dans la protection et la préservation de l’environnement.
Pour sa part, le GREMM est un organisme basé à Tadoussac fondé en 1985 voué à la recherche scientifique sur les baleines du Saint-Laurent et à l’éducation pour la conservation du milieu marin. Il étudie entre autres les baleines blanches avec le Projet Béluga Saint-Laurent : un programme de recherche multidisciplinaire qui vise à en apprendre davantage sur l’espèce. Les fonds récoltés soutiendront ce projet de recherche pour mieux comprendre et mieux protéger cette espèce. Une partie de l’équipe du GREMM s’était déplacée sur place pour l’événement et tenait un kiosque en compagnie des autres organismes.
De l’estuaire du Saint-Laurent à Montréal, je me dis que les environnements dans lequel évoluent l’équipe du GREMM et l’Orchestre de l’Agora sont bien différents. En discutant en soirée avec Nicholas Ellis et Claudie Bertounesque, ils nous partagent tous deux avoir été impressionné lors de leur séjour à Tadoussac. La présence des baleines majestueuses et la diversité de la faune marine a de quoi mettre en perspectives les nouvelles négatives sur l’environnement. Après tout, les géantes des mers nagent toujours dans les océans et il y a de quoi s’en émerveiller.
De mon côté, n’évoluant pas dans un milieu musical, c’était la première fois que j’avais l’occasion de voir un orchestre en pleine action. Il y avait quelque chose de vraiment touchant dans ce spectacle : tous ces humains, en cohésion créative, de même que la salle bondée, tout attentive. Ça donne foi en l’humanité.
Comme quoi l’art et la science font bon ménage!