À l’horizon, sur les glaces et dans les flots, les semaines s’enchainent et ne se ressemblent pas. Peu de mammifères marins ont été aperçus dans les derniers jours, même si les observateurs et les observatrices restent à l’affut et scrutent toujours le Saint-Laurent à la recherche de pinnipèdes et de cétacés.
Des taches noires sur la glace
Une résidente de Gallix a eu la chance d’apercevoir des pinnipèdes dans la dernière semaine. Sa première rencontre a eu lieu le 31 janvier : «En fin d’après-midi, la mer était calme et au large, sur la ligne d’horizon, j’ai vu une grosse tache noire. Probablement un ou deux phoques sur un morceau de glace, mais trop loin pour confirmer à 100%!» Le lendemain, la chance lui sourit à nouveau et elle nous raconte son observation : «Je viens tout juste d’en voir quatre au large, un peu moins loin qu’hier, sur des morceaux de glace ou de neige.»
À Franquelin, la glace empêche toute observation de grandes baleines et il ne semble pas y avoir l’ombre d’un phoque à l’horizon. Au Cap-de-bon-Désir, aux Bergeronnes, un béluga solitaire nage au large pendant que des phoques communs se reposent tranquillement sur le rivage et que la glace commence à prendre forme dans la baie. La présence d’une dizaine de phoques du Groenland est aussi rapportée.
Même s’il est parfois difficile de savoir à quelle espèce de phoque on a affaire, particulièrement si les individus sont situés très loin, il y a quand même quelques trucs rapides. Les phoques communs, qui résident à l’année dans le Saint-Laurent, ont une tête arrondie et des narines en forme de «V». Leur museau ressemble à celui d’un chien. De couleur gris-jaune à brun-clair, leur robe possède quelques taches sur le dos, alors que leur ventre est uniforme. Le phoque du Groenland arrive quant à lui dans le Saint-Laurent à l’automne et repart au printemps. Les nouveau-nés sont complètement blancs, tandis que les adultes possèdent des taches noires irrégulières. Les mâles ont sur leur dos un motif noir en forme de harpe, tandis qu’il n’est pas toujours présent chez les femelles. Les phoques gris ne sont normalement pas observés dans le Saint-Laurent durant l’hiver. On les retrouve plutôt au large de la Nouvelle-Écosse, où ils vont se reproduire et mettre bas.
Inquiétudes dans le golfe
Dans le golfe du Saint-Laurent, l’absence de glace inquiète. À la fin du mois de janvier, la couverture de glace représentait seulement 2% de la surface. Avec les changements climatiques, la couverture de glace sur le Saint-Laurent tend à diminuer. Au cours des 10 à 15 dernières années, la couverture de glace était d’environ 15%, alors que la moyenne sur 30 ans se situe plutôt à près de 25%. La glace jouait pourtant un rôle crucial de protection des côtes et une zone où les phoques peuvent donner naissance. En espérant que les froids annoncés pour les prochains jours permettront à la glace de mieux s’installer dans le secteur.
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