L’accalmie des jours frisquets s’installe
Les bateaux d’excursion et de recherche sont remisés pour l’hiver, la noirceur s’installe de plus en plus tôt dans le ciel québécois, les baleines semblent reprendre le chemin vers leurs aires d’hivernage; des jours plus calmes sont définitivement à nos portes! Quelques bélugas nagent dans le fjord du Saguenay, des souffles surgissent ici et là dans l’estuaire et le golfe, alors que des phoques bien dodus se prélassent sur les rochers.
Des souffles d’un bout à l’autre du Saint-Laurent
« Dimanche matin en faisant le sentier des graves, vers le bout du monde, parc Forillon, à partir de l’Anse-aux-Amérindiens, il y avait au moins 10 baleines », raconte une fidèle observatrice basée en Gaspésie. « Je les ai aperçues de la rive, samedi et dimanche », ajoute-t-elle. Le même jour, un autre passionné remarquait quatre souffles de rorquals à bosse dans la baie de Gaspé. S’agissait-il des mêmes individus?
Si le golfe est un refuge pour plusieurs géantes, l’estuaire a seulement vu émerger des flots les souffles de deux grands rorquals. « Je suis avec les deux rorquals communs, les inséparables, Ti-Croche et… Zipper », s’exclame un naturaliste et photographe animalier le 5 novembre dernier. Ces deux animaux ont été observés à quelques reprises depuis le début de la saison estivale, et doivent être à l’aube de reprendre leur migration saisonnière.
Le 10 octobre 2023, le rorqual Ti-Croche avait été balisé par une équipe de Pêches et Océans Canada dans le cadre d’un projet en place depuis 2014, visant à en apprendre davantage sur les patrons de migrations de cette espèce. Cet émetteur a permis de savoir que Ti-Croche a quitté l’estuaire le 26 décembre 2023 pour ensuite entamer un long voyage jusqu’au Delaware, aux États-Unis. La balise a cessé d’émettre un signal le 25 janvier 2024. Quand Ti-Croche quittera-t-il l’estuaire cette année? Puisque le rorqual n’a pas été balisé cet été, on garde les yeux ouverts!
Petits géants blancs et noirs
En attente pour son traversier au quai de Baie-Sainte-Catherine, un Baie-Comois a été témoin de la respiration en surface de deux bélugas. Depuis l’autre rive du fjord du Saguenay, l’équipe du GREMM rapporte quant à elle un petit rorqual qui s’activait au milieu des eaux agitées. Entre deux observations, l’équipe de naturalistes et de la boutique du Centre d’interprétation des mammifères marins s’affairait à clore en beauté une autre saison au musée. Tout le monde a déjà hâte à l’an prochain!
De petits mammifères marins furtifs ont aussi été vus, mais plus à l’est, dans le golfe. En quittant Blanc-Sablon, une observatrice a eu le privilège de voir une centaine de dauphins à flancs blancs et à nez blanc! « Quel spectacle, un vrai cirque! », s’exclame-t-elle. Un rorqual à bosse nageait aussi dans les environs.
Phoques dodus… prêts pour l’hiver?
À Port-Cartier, des phoques communs se prélassent sur les rochers. « Ces phoques ne manquent pas de « graisse »… assez dodus merci! », raconte une observatrice passionnée en rigolant. Les phoques possèdent une importante couche de graisse leur permettant de se protéger des eaux fraiches du Saint-Laurent; elle sert aussi de réserve d’énergie pour faire face aux intempéries. Leur fourrure leur offre aussi une protection contre les vents froids et l’eau glaciale. Vu l’état de chair de ces individus, ils semblent être fins prêts pour la saison froide qui frappe à nos portes!
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Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM)
Mériscope
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Odélie Brouillette
Odélie Brouillette s’est jointe à l’équipe du GREMM comme rédactrice et naturaliste en 2022 et elle est de retour depuis l'hiver 2023 comme chargée de projets en vulgarisation scientifique. Biologiste de formation, elle aime apprendre et communiquer aux autres ce qui lui tient à cœur. Fascinée depuis toujours par les milieux marins et les baleines, elle souhaite, par la sensibilisation et la vulgarisation, contribuer à leur protection.
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