Depuis 1990, 114 pays ont mangé de la chair de 87 espèces de mammifères marins provenant d´une chasse volontaire ou de prises accidentelles. Si la chasse aux grands cétacés a diminué depuis vingt ans, la consommation de cétacés et mammifères marins de petite taille a augmenté dans certains pays, surtout ceux qui manquent de ressources alimentaires.

Ces résultats proviennent d´une étude menée pendant trois ans par Martin D. Robards de la Wildlife Conservation Society (WCS) et Randall R. Reeves de l´Okapi Wildlife Associates (OWA), et publiée en décembre 2011 dans la revue Biological Conservation. Les recherches ont porté sur une période de 39 ans, de 1970 à 2009, et dressent un bilan mondial de la consommation de mammifères marins avec la récolte de données auprès de 900 sources provenant d´organismes et d ‘agents de conservation des espèces, de chercheurs et de la Commission baleinière internationale (CBI). Sur la liste des 87 espèces consommées se trouvent des cétacés (baleines, dauphins et marsouins), des pinnipèdes (phoques, otaries, morses) et des siréniens (lamantins, dugongs).

Les petites tailles sont de plus en plus consommées

La chasse aux grands cétacés a diminué dans les dernières décennies en raison des préoccupations mondiales envers les populations en péril, du moratoire sur la chasse commerciale instauré en 1986 par la CBI et des réglementations mises en place par des organismes internationaux qui suivent l´état des populations.

Par contre, c´est la consommation de mammifères marins de petite taille, évoluant près des côtes ou dans les estuaires, qui augmente depuis 1970, que les captures soient délibérées ou accidentelles dans les filets de la pêche commerciale de poissons. La plupart de ces espèces ou populations ne font pas l´objet d´un suivi aussi rigoureux que celui des grands cétacés et bénéficient de moins d´attention ou d´information pour leur conservation.

Comprendre les contextes et prendre des mesures

Dans certains pays pauvres, ces captures pallient le manque de ressources alimentaires ou de protéines. Elles procurent même un bénéfice économique dans 54 pays pour la vente sur les marchés. Les auteurs de l´étude repèrent une augmentation préoccupante de la capture des dauphins.

Les résultats des scientifiques révèlent que certains pays diminuent leur consommation avec l´amélioration de leurs conditions de vie et l´évolution du contexte social, politique, cultural et écologique, alors que d´autres régions l´augmentent notamment avec l´amélioration des moyens techniques pour les captures. La consommation des prises accidentelles favoriserait même l´émergence de marchés où s´échangent la viande.

L´accroissement des captures pourrait devenir extrêmement préoccupant pour des espèces déjà en péril et les chercheurs recommandent de mettre en place des mesures de gestion et de protection, en impliquant les populations locales. Ils citent les efforts déjà entrepris par la WCS afin d´informer, sensibiliser les populations et les pêcheurs de Madagascar, du Congo et du Gabon.[Futura Sciences, Sciences et Avenir, Earth Times, Biological Conservation]

En savior plus

Sur le site de Futura Sciences : Plus d´une centaine de pays consomment de la viande de mammifères marins.

Actualité - 2/2/2012

Christine Gilliet

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