Par Christine Gilliet

En 2011, l’organisme avait lancé un défi au gouvernement fédéral de créer 12 aires marines protégées d’ici la fin 2012. Avec un rapport, il évalue maintenant le peu de progrès réalisés en 18 mois. Pourtant, de nouvelles menaces liées à l’exploitation des hydrocarbures pèsent sur les écosystèmes, notamment dans le Saint-Laurent.

En lançant sa campagne D’un océan à l’autre, en juin 2011, la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) section Québec avait adressé au gouvernement fédéral ses recommandations pour qu’il travaille avec les gouvernements provinciaux et les communautés des Premières Nations à protéger les écosystèmes marins. Créer douze aires marines protégées (AMP) d’ici 2012, tel est le défi qu’elle avait lancé pour que le Canada comble son retard et son engagement international à protéger au moins 10 % de ses zones marines et côtières d’ici 2020. Actuellement, seulement 1 % du territoire marin est protégé au Canada, notamment avec le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent au Québec.

La SNAP évoque des études récentes à travers le monde qui ont démontré les intérêts écologiques et socioéconomiques liés à la création de réseaux d’AMP. Elle cite les progrès rapides de l’Australie qui a annoncé en 2012 le doublement du nombre de ses AMP, ce qui devrait représenter 36 % de son territoire marin.

Une évaluation pour pousser la réflexion générale et les actions

La SNAP vient donc de publier son rapport d’évaluation dans lequel elle passe en revue les actions menées par les gouvernements depuis 18 mois pour créer ces douze AMP sur des sites déjà identifiés pour leur rôle dans le maintien de la biodiversité marine. En décembre 2012, elle constate tout d’abord qu’aucune AMP n’a été créée sur l’un de ces sites.
Selon ses critères d’évaluation, elle qualifie de significatifs les progrès réalisés pour quatre sites: le banc de Sainte-Anne en Nouvelle-Ecosse; le détroit d’Hécate, le secteur sud du détroit de Georgia et les îles Scott en Colombie-Britannique.
Quelques progrès pour un deuxième tiers des sites: le chenal Laurentien au sud de Terre-Neuve, les îles de la Madeleine et le banc des Américains en Gaspésie (au Québec), et le détroit de Lancaster au Nunavut.

Aucun progrès pour les quatre autres sites: Tawich à la Baie-James (dans les provinces du Nunavut et du Québec), la baie de Fundy (Nouvelle-Ecosse et Nouveau-Brunswick), les fjords de la côte sud de Terre-Neuve et le site Big Eddy à l’île de Vancouver (Colombie-Britannique).

Trois sites au Québec, dont deux dans le Saint-Laurent

Le rapport détaille pour les trois sites au Québec les objectifs et historique du projet d’AMP, les progrès, inquiétudes et enjeux qui y sont reliés. Pour les deux sites du Saint-Laurent, le banc des Américains en Gaspésie et les îles de la Madeleine, les inquiétudes sont fortes avec le projet d’implantation d’une industrie pétrolière et gazière dans le golfe du Saint-Laurent qui s’ajoute aux menaces que subissent déjà les espèces marines et leurs habitats: pollution chimique et sonore, surpêche, augmentation du trafic maritime et du risque de collisions avec les mammifères marins.

Depuis que des coupes budgétaires ont été décidées en 2012 par le gouvernement fédéral pour les trois organismes fédéraux responsables de la création et de la gestion des AMP (Pêches et Océans Canada, Environnement Canada et Parcs Canada), la SNAP Québec exprime son inquiétude et constate « que le financement octroyé est insuffisant pour maintenir une capacité scientifique et une gestion nécessaire pour s’assurer que ces aires marines protégées maintiendront la biodiversité marine à long terme ».[SNAP Québec, Le Devoir]

Actualité - 24/1/2013

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