L’horizon s’étend sans qu’un souffle de baleine apparaisse. Ce scénario est le même à Tadoussac, aux Bergeronnes, à Franquelin, à Sept-Îles, à Rimouski, à Gaspé et à Newport, où nos collaborateurs surveillent le large. Seuls signes de vie repérés dans les deux dernières semaines : des troupeaux de phoques du Groenland au large de Franquelin et de Sept-Îles ainsi que quelques individus sur les glaces à Gaspé et à Newport.
À l’inverse des baleines, qui prennent la direction des eaux tempérées l’hiver, les phoques du Groenland arrivent en grand nombre l’automne pour passer la saison froide dans le Saint-Laurent. Ils viennent s’y nourrir, mais aussi y donner naissance, se reproduire et muer.
La distribution des phoques du Groenland, l’espèce la plus abondante dans l’hémisphère Nord, est étroitement liée à la formation des glaces. L’été, la population de l’Atlantique Nord-Ouest fréquente les eaux glacées de l’Arctique et de l’ouest du Groenland. L’hiver, trois troupeaux se forment selon l’aire de reproduction : le troupeau de la région du Front au large du Labrador et de Terre-Neuve, celui du golfe à proximité des Îles de la Madeleine et finalement un troisième, plus petit, dans le nord du golfe. La mise bas se déroule en février et en mars et le développement des jeunes nécessite une banquise solide.
Sur le rivage ou sur la glace, les phoques nous semblent bien moins agiles que dans l’eau. Leur déplacement rappelle celui d’une chenille. D’abord, le poids est porté sur la poitrine alors que le bassin est propulsé vers l’avant. Ensuite, le poids se transfère sur le bassin alors que le devant du corps s’étire. Les nageoires avant sont utilisées comme support, mais celles de derrière ne peuvent pas se replier; elles trainent. Leurs longues griffes leur permettent de s’agripper sur les rochers ou dans la glace. Découvrez un phoque du Groenland adulte et son petit se déplacer sur la glace ici.