La militante Greta Thunberg, figure de proue de la lutte contre les changements climatiques, a accompagné l’équipe de recherche scientifique du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM) à bord de son bateau le Bleuvet, le 30 septembre. Accompagnée par sa famille et par l’instigateur du Pacte pour la transition, Dominic Champagne, Greta Thunberg a pu découvrir les travaux de recherche scientifique qu’effectue le GREMM depuis 35 ans. La Suédoise de 16 ans a ensuite visité le Centre d’interprétation des mammifères marins à Tadoussac pour se plonger dans le volet d’éducation et de sensibilisation de l’organisme à but non lucratif.
Pour l’équipe du GREMM, c’était l’occasion de partager ensemble leurs visions de la conservation. «Même nous qui sommes impliqués dans la conservation depuis très longtemps, c’est toujours bon d’avoir un rappel de l’urgence de la situation. Ça nous rappelle l’importance et surtout l’ampleur du travail à accomplir», explique Robert Michaud, directeur scientifique du GREMM, en entrevue avec Bis Petitpas, animatrice de l’émission Bonjour la côte, d’ICI Côte-Nord.
«Parfois, on a l’impression d’en faire déjà beaucoup, par notre travail au sein d’un OBNL, notre engagement en recherche, nos efforts de communication, de sensibilisation et de conservation. Son passage nous rappelle qu’on peut tous en faire encore un peu plus, individuellement, comme organisme et collectivement», mentionne-t-il.
Sur ses réseaux sociaux, Greta Thunberg a partagé des photos de bélugas du Saint-Laurent, une population en voie de disparition. Sa présence sur le bateau de recherche lui a permis cette proximité. Dans tout l’estuaire du Saint-Laurent, les embarcations doivent respecter une distance de 400 mètres avec les bélugas selon le Règlement sur les mammifères marins du Canada. Dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, une aire marine protégée, les embarcations n’ont pas le droit de faire de l’observation dirigée vers les bélugas.
Greta Thunberg est de passage au Québec à la suite de sa présence pour la marche pour le climat du 27 septembre, où près de 500 000 personnes sont descendues dans les rues de Montréal. Des milliers d’autres ont marché à Québec, Alma, Chicoutimi, Sept-Îles, Sherbrooke et dans bien d’autres villes.
Le rôle des baleines dans le climat
Greta Thunberg et le journaliste George Monbiot ont présenté dans une vidéo le rôle des écosystèmes naturels dans la protection du climat. Une nouvelle analyse met en lumière le rôle d’un autre allié: les baleines. Le Fonds monétaire international (FMI) publiait la semaine dernière une recherche sur le rôle potentiel des baleines dans la lutte aux changements climatiques. Selon leur analyse, des populations de baleines en meilleure santé et plus abondantes seraient un outil efficace pour lutter contre les changements climatiques. Le FMI calcule même que les services écologiques rendus par chaque baleine valent plus 1,8 million de dollars étatsuniens, et donc que leur protection est très rentable.
«C’est une analyse intéressante. Je n’ai pas regardé en détail la méthodologie pour valider les informations, mais les baleines ont certainement un grand rôle dans la santé des écosystèmes», affirme Robert Michaud. «Toutefois, il ne faut pas transférer aux baleines la charge de nous sauver des changements climatiques que nous causons», rappelle-t-il.
Pour lire un résumé de l’analyse: Le Devoir et National Geographic France.