Annoncée en juillet dernier, cette chasse dite scientifique avait été fortement dénoncée par des pays antichasse et le public du monde entier. Le gouvernement sud-coréen opte finalement d’étudier les cétacés sans les tuer. Quant au Japon, il continue ce type de chasse alors que deux pays portent plainte contre lui devant la Cour de justice internationale.

C’est lors de la dernière réunion annuelle de la Commission baleinière internationale (CBI), en juillet 2012, que la Corée du Sud avait annoncé qu’elle avait l’intention de mener une chasse « scientifique », après 25 ans d’interruption. Elle avait justifié sa décision par le fait que le nombre de baleines était en augmentation dans ses eaux côtières, et que cette augmentation représentait une menace pour les stocks de poissons et de calmars.

Dès cette annonce, la controverse s’était manifestée au sein de la CBI, entre les pays en faveur de la chasse et ceux qui la condamnent. De vives protestations émises par le grand public et les défenseurs de la faune se sont exprimées, notamment par une pétition mondiale récoltant plus d’un million de signatures en trois semaines.

Le gouvernement sud-coréen n’a donc pas déposé son permis spécial auprès de la CBI, avant la date limite du 3 décembre, et vient d’annoncer qu’il conduirait ses recherches et études scientifiques avec des méthodes non létales.

Le Japon persiste et la viande de baleine se vend mal

Ces campagnes de chasse sud-coréennes étaient planifiées sur le modèle de celles menées par le Japon, le seul pays pratiquant cette chasse ayant pour motif l’étude des cétacés, depuis l’instauration du moratoire international en 1986 par la CBI visant à mettre un terme à la chasse commerciale. En effet, la CBI prévoit que ses membres peuvent s’octroyer des permis spéciaux, dans le cadre de la recherche scientifique, pour effectuer un certain nombre de prises. Ainsi, selon son programme actuel JARPA II, le Japon peut capturer 850 petits rorquals, 50 rorquals communs et 50 rorquals à bosse. La viande de ces cétacés peut être écoulée sur les marchés alimentaires du pays.

Comme chaque hiver, la flotte de baleiniers japonais s’apprête à rejoindre l’Antarctique et l’ouest du Pacifique Nord. Pendant la campagne de chasse 2011-2012, les Japonais ont capturé 267 cétacés et 172 l’année précédente pendant laquelle ils ont été contraints d’interrompre leur chasse sous la pression des actions menées sur le terrain par des groupes antichasse.

Quant à la viande, elle trouve peu de clients et est souvent vendue à bas prix ou distribuée gratuitement dans certains établissements comme les cantines scolaires et les maisons de retraite. Selon les données publiées par l´Institut de recherche sur les cétacés (IRC), organisme semi-public japonais, 908,8 des 1 211 tonnes de viande issue de la campagne 2010-2011 et commercialisée entre novembre 2011 et mars 2012 n´avaient pas trouvé d’acheteurs.

Deux pays des mers du Sud portent plainte

La Nouvelle-Zélande vient de déposer, à la fin du mois de novembre dernier, une plainte contre le Japon devant la Cour internationale de justice (CIJ) des Nations Unies pour faire cesser cette chasse baleinière. Elle rejoint l’Australie, qui a déposé une plainte en 2010, accusant le Japon de violer les termes de la convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine et d’être en infraction vis-à-vis de la préservation des mammifères marins et de leur environnement.

Deux pays font objection au moratoire et continuent à pratiquer une chasse commerciale: la Norvège a capturé 533 petits rorquals pendant la saison 2011-2012 et l’Islande 58. Au Groenland, en Sibérie, à Saint-Vincent-et-les-Grenadines et en Alaska, la pêche de subsistance est autorisée par la CBI dans certaines communautés, en respect de leur mode de vie traditionnel. Le Canada, qui n’est plus membre de la CBI depuis 1985, autorise également une chasse traditionnelle par les Inuits, chasse qui touche le béluga, le narval et la baleine boréale. [The Guardian, Le Monde, Romandie, Commission baleinière internationale]

En savior plus

Sur le site du The Guardian (en anglais seulement): South Korean drops plan to resume whaling

Actualité - 13/12/2012

Christine Gilliet

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