Par Christine Gilliet

À Terre-Neuve, elle a organisé trois conférences et une rencontre stratégique avec les groupes environnementaux des cinq provinces du golfe du Saint-Laurent pour qu’un moratoire sur les activités d’exploitation d’hydrocarbures soit instauré dans cette petite mer semi-fermée et fragile. Pour la Journée de la Terre à Montréal, ils ont porté leur message en tête d’un cortège de 300 000 personnes.

Depuis sa création il y a un an et demi, la Coalition Saint-Laurent a multiplié les occasions de rencontres au Québec avec les protecteurs du golfe pour les informer, les pousser à agir et à se faire entendre. Pour la première fois, trois membres de la Coalition, Danielle Giroux (Attention FragIles), Sylvain Archambault (SNAP-Québec) et Jean-Patrick Toussaint (Fondation David Suzuki), se sont rendus à Terre-Neuve pour organiser une rencontre les 15 et 16 avril 2012 avec des groupes environnementaux des cinq provinces côtières (Nouveau-Brunswick, Nouvelle-écosse, île-du-Prince-édouard, Terre-Neuve-et-Labrador et Québec). Leurs discussions ont porté sur les stratégies communes à adopter pour obtenir qu’un moratoire et une gestion intégrée de l’ensemble du golfe se mettent en place afin de protéger le golfe des impacts des activités d’exploration et d’exploitation de gaz et de pétrole.

Informer pour agir collectivement dans un processus complexe

« Nous avons rencontré des représentants des Premières Nations, des secteurs de la pêche, des scientifiques pour partager de manière rigoureuse l’information qu’on possède et expliquer pourquoi c’est nécessaire d’obtenir un moratoire dans le golfe, un moratoire de précaution, explique Danielle Giroux, porte-parole de la Coalition. Nous avons eu un accueil fabuleux. Ils vont initier des actions pour supporter la démarche. Avec le partage de nos outils, ils ne partent pas à zéro et peuvent se les approprier selon leur propre expertise ».

Cinq provinces se partagent l’administration du golfe du Saint-Laurent tandis que le gouvernement fédéral assume de nombreuses responsabilités sur l’ensemble du territoire. Ces six juridictions compliquent ainsi grandement la gestion intégrée de cet écosystème unique et complexe. « Si nous désirons obtenir un moratoire à l’échelle du golfe, il faut que toutes les provinces soient impliquées, poursuit Danielle Giroux. Nous avons rencontré aussi le président de l’Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures côtiers et des agents de Pêches et Océans Canada. Nous avons émis des recommandations et des demandes quant au processus de la mise à jour de l’évaluation environnementale stratégique qui débute du côté terre-neuvien. Il n’est pas acceptable que les consultations publiques commencent en pleine saison de pêche et de tourisme, il faut les reporter à l’automne pour que les gens puissent participer. Nous avons fait rajouter le Nouveau-Brunswick et les Premières Nations qui n’étaient pas à l’agenda ».

Rejoindre le grand public, de Terre-Neuve à Montréal

La Coalition a également tenu trois conférences grand public sur le golfe du Saint-Laurent et sur les projets pétroliers qui le menacent, à Corner Brook et Stephenville sur la côte ouest de Terre-Neuve et dans la capitale Saint John’s, sur la côte atlantique. Elle a encouragé les populations à participer activement aux consultations publiques des mois prochains. La conférence à Saint John’s a été conjointement organisée avec deux groupes locaux, Nature Newfoundland and Labrador et Newfoundland and Labrador Environment Network (NLEN).

Les membres de la Coalition ont rejoint directement Montréal à la suite de leur tournée terre-neuvienne pour participer à la manifestation du 22 avril de la Journée de la Terre. Au cœur des préoccupations des Québecois, les ressources naturelles et leur exploitation durable dans le respect de l’environnement et pour le bien de leurs communautés ont figuré au premier plan des revendications du cortège estimé à 300 000 personnes. La Coalition, qui regroupe aujourd’hui 80 organismes et 3 500 membres, a la « conviction qu’on a le pouvoir, collectivement, d’influencer le cours des choses, les processus. Nos actions le prouvent ».

En savoir plus

Sur le site du journal Ensemble : 22 avril – Pour protéger le golfe du Saint-Laurent

Actualité - 26/4/2012

Collaboration Spéciale

Articles recommandés

Meredith Sherrill : un exemple de ténacité pour travailler avec les baleines!

Pour travailler sur les baleines, son parcours s’est tracé entre la Californie, le Michigan, l'Écosse, pour finalement l'amener au Québec!…

|Actualité 7/3/2024

La réduction de vitesse en présence de baleines fait ses preuves

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi des limites de vitesse sont imposées dans certains secteurs de navigation? Une partie de la…

|Actualité 29/2/2024

L’encourageante histoire écologique de la baleine grise

Chacune à leur façon, toutes les espèces de notre planète doivent composer avec les conséquences de l’action humaine, traçant ainsi,…

|Actualité 22/2/2024