Lundi 2 mars, la Commission du marché intérieur et de la protection du consommateur du Parlement européen a voté en faveur d’une interdiction partielle des produits dérivés de la chasse au phoque sur le territoire de l’Union européenne.
Une nouvelle qui en déçoit plus d’un, en commençant par les chasseurs de phoque. Pour répondre aux exigences européennes, les chasseurs canadiens ont modifié leurs pratiques de chasse et suivent des séances de formation données par des vétérinaires pour s’assurer que les animaux souffrent le moins possible. Le gouvernement estime qu’une interdiction des produits du phoque entraînerait des pertes allant jusqu’à 13 millions de dollars annuellement pour les 6000 chasseurs canadiens.
Toutefois, cette interdiction prévoit des exceptions pour les produits issus de la chasse traditionnelle des communautés Inuits du Canada et du Groenland. « Des produits pouvant faire l’objet d’échanges commerciaux à des fins culturelles, éducatives ou rituelles, mais selon une série de conditions à respecter, seront acceptés » précisent les parlementaires. Plus tôt dans la journée, ces députés européens avaient rejeté une proposition qui recommandait plutôt un étiquetage sévère pour le suivi des produits.
Pour être en vigueur, cette interdiction devra être approuvée par l’ensemble des pays membres du Parlement européen. La Finlande, la Suède et le Danemark ont déjà manifesté leur opposition au projet. La décision finale pourrait venir vite, voir au début avril lors des premières semaines de la chasse au phoque au large des Îles de la Madeleine.
La réaction du gouvernement
Le gouvernement canadien se dit déçu de l’issue du vote. Au cours des derniers mois, Pêches et Océans Canada avait multiplié les rencontres avec les pays membres pour convaincre de la pertinence et du déroulement « sans cruauté » de cette activité. De plus, depuis 2008, de nouvelles règles de chasse au phoque ont été adoptées afin de minimiser les souffrances des animaux.
La ministre, Gail Shea, a déclaré que « le gouvernement du Canada demeure résolu dans son engagement à défendre les activités économiques légitimes des Canadiens et qu’il prendra les mesures nécessaires afin de préserver l’accès au marché des produits canadiens dérivés du phoque ». Déjà, il déclare ses intentions de contester l’embargo partiel devant l’Organisation mondiale du commerce. À suivre… [ Pêches et Océans Canada ]