Les consultations publiques se déroulent jusqu´au 2 décembre 2011 dans les régions du golfe et en ligne. L´enjeu va bien au-delà de l´implantation d´une première plateforme pétrolière sur le gisement Old Harry: la mobilisation et la précision des commentaires de la population sont cruciales pour l´avenir de tout le golfe du Saint-Laurent, de son écosystème et de ses communautés riveraines.
Les sept consultations publiques ont commencé le 19 octobre et se tiendront jusqu´au 9 novembre 2011 dans les régions directement concernées par l´évaluation environnementale stratégique (ÉES 2), la Côte-Nord, la Gaspésie et les îles de la Madeleine. Les communautés côtières et insulaires sont invitées à participer aux discussions et partager l´information délivrée par le rapport préliminaire réalisé par la firme GENIVAR pour le gouvernement du Québec.
Le reste de la population peut prendre part à ces consultations par Internet en lisant tout d´abord le document d´information préparée par GENIVAR (96 pages) ou son rapport préliminaire (671 pages), puis en adressant ses commentaires à l´aide d´un formulaire électronique avant la clôture des consultations, le 2 décembre.
Participer pour se faire entendre
Après ces échanges d´information, le rapport sera corrigé, bonifié et finalisé pour être remis en octobre 2012 au ministre de qui prendra la décision de lever ou de conserver le moratoire, ou bien de déterminer des zones offertes à l´industrie pétrolière et la mise en place d´éventuelles mesures de mitigation.
La Coalition Saint-Laurent a rédigé un document regroupant ses commentaires préparatoires aux sessions d´échange d´information. Elle qualifie le rapport GENIVAR de « très préliminaire », comportant « des lacunes importantes qui devront être comblées dans le rapport final ». Dans sa conclusion, elle livre que « les nombreuses lacunes légales et réglementaires ou les lacunes au niveau des connaissances de l´écosystème du golfe répertoriées dans le rapport de Genivar rendent l´aventure pétrolière particulièrement périlleuse. S´ajoutent l´absence d´un véritable cadre de gestion de risque en cas de déversement et la faiblesse du rapport au niveau des probabilités réelles de déversements et des impacts potentiels ».
De nouveaux appuis pour la Coalition Saint-Laurent
Lors de la marche de solidarité du 22 octobre à Gesgapegiag, en Gaspésie, la Coalition a reçu l´appui du chef de l´Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard, et le chef des Hurons-Wendat, Conrad Sioui qui s´ajoutent aux trois chefs micmacs de la Gaspésie, et aux Malécites de Viger.
La Coalition regroupe une soixantaine d´organismes et réclame le maintien du moratoire, le temps d´une pause nécessaire à une étude d´impact rigoureuse et détaillée sur l´ensemble du golfe, une petite mer semi-fermée avec de forts courants et un couvert de glaces hivernales. Elle demande aussi la tenue d´un véritable débat public ainsi qu´une gestion intégrée des eaux du Saint-Laurent exercée par les cinq provinces qui bordent le Saint-Laurent.
Une vision gouvernementale de l´exploitation des hydrocarbures plus qu´optimiste
Du côté du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, les cinq capsules vidéo destinées à être présentées lors des consultations publiques et mises en ligne récemment sur le site Internet consacré à l´EES 2 ont été retirées le 19 octobre. La veille, un article du Devoir, paru un peu plus tôt dans la journée, avait relaté que « cette vision très positive de l´exploitation pétrolière en milieu marin contraste avec les images de la catastrophe écologique survenue l´an dernier dans le golfe du Mexique ». Au cabinet du ministre, on déclare que Clément Gignac n´avait pas « approuvé » ces vidéos, sans préciser si elles seraient remplacées par d´autres moyens de présenter les activités pétrolières aux citoyens. [Coalition Saint-Laurent, Gouvernement du Québec, Le Devoir, Le Soleil]
Pour en savoir plus :
Sur le site du Gouvernement du Québec : Consultation publique