Des sauts hors de l’eau d’un géant en passant par la visite des bélugas en Gaspésie et la présence d’une vingtaine de rorquals à bosse près de Blanc-Sablon, les observations et les belles histoires ne manquent pas cette semaine!
Du repos au Breach
L’atmosphère était plutôt calme sur l’eau le 22 aout. Deux rorquals à bosse, H859 dit Yvon et H943, effectuaient du billotage, c’est-à-dire qu’ils se laissaient flotter à la surface, à la manière d’un billot de bois. Ce comportement, synonyme de repos pour les baleines, aurait duré plusieurs heures. Contrairement à nous, la respiration des mammifères marins est un acte volontaire, ils doivent donc rester conscients pour « penser » à respirer. Peu d’études ont été réalisées sur le sommeil chez les grands cétacés, mais on peut s’imaginer que ces deux grands rorquals faisaient une sieste bien méritée!
Est-ce que ce repos aura permis au rorqual à bosse « Yvon » de breacher quelques jours plus tard?
Le 26 aout, son énergie semblait à son paroxysme. Pendant une heure, il aurait effectué « au moins 35 breachs (sauts hors de l’eau) mais aussi d’innombrables coups de pectorales sur l’eau, de nombreux coups de caudales », raconte avec émotion un photographe animalier et naturaliste. « Des moments comme celui-ci sont rares, complète-t-il, une poignée dans une saison complète, en étant presque quotidiennement sur l’eau. » Quelques petits rorquals ont aussi été vus en train de breacher de Tadoussac jusqu’au Labrador! L’équipe de recherche du Mériscope a croisé la route de sept individus près des Bergeronnes pendant la semaine.
Si ces acrobaties ont de quoi épater la galerie, leurs origines sont plus mystérieuses. Jeu, séduction pendant la reproduction ou communication entre les individus, les hypothèses pour expliquer les breachs sont nombreuses. Il est aussi possible que les baleines adoptent ce comportement pour se débarrasser des parasites qui recouvrent leur peau.
« Souffles pailletés sous la lumière dorée »
Une passionnée des mammifères marins ne tarit pas d’éloges en décrivant une magnifique soirée à la Baie-Saint-Marguerite. On retrouve toute la magie des couchers de soleil estivaux dans son récit.
« Nous étions à la halte pour voir le coucher du soleil et les bélugas étaient partout. Ils étaient super actifs et plongeaient dans tous les sens parmi les reflets écaillés du soleil doré sur l’eau. Ils étaient parfois en petits groupes, et d’autres fois, se rejoignaient en grosses bandes, quasiment les uns sur les autres! Tout à coup, nous avons vu ce qui semblait être un juvénile effectuer une série de breachs! Il sortait tout l’avant de son corps, hormis son pédoncule, en l’air et retombait avec de grosses éclaboussures. C’était absolument fou. Nous avons aussi observé des bélugas faire de l’espionnage, en sortant leur gros melon de l’eau et de nombreuses caudales aussi ー il y en a un qui a fait une position en chandelle, en sortant son pédoncule et sa caudale perpendiculairement à l’eau! C’était de vrais petits gymnastes, nos bélugas ce soir-là! Plus tard dans la soirée on a aussi entendu des vocalises de toutes sortes. Une soirée magique avec la brise et le fjord en toile de fond. »
Que vouloir de plus?
Bleu et blanc à Gaspé
Dans la baie de Gaspé, on recense deux rorquals à bosse, des marsouins communs et des petits rorquals. La présence de deux rorquals bleus et le même nombre de communs nous est aussi partagée, de même que l’abondance des phoques gris et communs. Ce qui marque le plus une naturaliste est cependant la présence des dauphins : « Leurs observations restent incroyables : sauts, vrilles, backflips, coups de queue… ce sont toujours d’incroyables acrobates. »
Une résidente a eu toute une surprise en admirant la vue depuis le Cap-Bon-Ami : « On a commencé à voir des taches blanches, mais pourtant aucun vent. À mieux regarder, il y avait une centaine de bélugas répartis en petits groupes. C’était trop beau à voir et tellement exceptionnel de voir ça en Gaspésie. » Plusieurs observations de bélugas ont eu lieu dans la région depuis le début de la saison.
Des fous de Bassan aux rorquals à bosse
L’animal qui a marqué la semaine d’un passionné des cétacés dans le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent n’était pas un mammifère… « Malgré les observations incroyables de rorqual à bosse, l’animal qui a retenu le plus mon attention dans les derniers jours était le fou de Bassan, raconte-t-il. Ils sont impressionnants à voir plonger, surtout lorsqu’ils sont plusieurs. On pouvait souvent observer des marsouins communs qui nageaient au travers des fous de Bassan qui plongeaient. Lors d’un très bref moment, j’ai eu la chance de voir un marsouin dans un breach total au milieu de toute l’action. »
Près de Franquelin, ce qui a retenu l’attention est la présence de phoques gris en grand nombre et de trois rorquals à bosse. Du côté de Sept-Îles, le CERSI comptabilise une multitude d’espèces: « petits rorquals, marsouins, dauphins à flancs blancs, deux bosses, quatre communs et cinq bleues. »
À bord du Bella-Desgagné, une observatrice de mammifères marins et guide-interprète du Réseau d’observations de mammifères marins (ROMM) nous partage une rencontre marquante le 22 aout, près de Blanc-Sablon. « Avec les passagers à bord, nous avons pu observer au moins 5 groupes différents de 4 individus, pour un total d’une vingtaine de rorquals à bosse! Je n’avais encore jamais eu la chance d’en observer autant à l’embouchure du détroit de Belle-Isle. » Les individus démontraient tout un éventail de comportements : déplacements, repos, plongées. Un groupe nageant près de la surface semblait même s’alimenter!
Où sont les baleines cette semaine? La carte des observations
Ces données ont été rapportées par notre réseau d’observatrices et observateurs. Elles donnent une idée de la présence des baleines et ne représentent pas du tout la répartition réelle des baleines dans le Saint-Laurent. À utiliser pour le plaisir!
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Merci aux collaborateurs et collaboratrices!
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Ce sont vos yeux, sur l’eau ou depuis la berge, qui permettent à cette rubrique de voir le jour.
Odélie Brouillette
Rachel Bien-Lavergne
Thalia Cohen Bacry
Marie-Andrée Charlebois
Laetitia Desbordes
Bernard Durocher
Hélène Guitton
Stéphanie Houde
Sidric Jasmin
Jade-Audrey Lavergne
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Pascal Pitre
Renaud Pintiaux
Diane Ostiguy
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Guillaume Savard
Guy Synnott
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Et à tous les autres!
Merci aussi aux équipes qui partagent leurs observations :
Centre d’éducation et de recherche de Sept-Iles (CERSI)
Station de recherche des Îles Mingan (MICS)
Réseau d’observation des mammifères marins (ROMM)
Réseau québécois d’urgence pour les mammifères marins (RQUMM)
Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM)
Mériscope
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