Un texte de Sonia Villalon
Oui, mais on ne parle pas du grand pingouin éteint depuis 1844 ni des manchots de l’Antarctique nommés penguin en anglais. On réfère au petit pingouin, cet oiseau noir et blanc au vol saccadé et qui est excellent plongeur. Selon le Service canadien de la faune, les populations de petits pingouins connaissent une forte augmentation au Québec depuis 40 ans. Presque une centaine de sites de reproduction sont répertoriés ; les colonies les plus en amont se trouvent au large de Saint-Jean-Port-Joli.
Deux autres espèces d’alcidés nichent dans l’estuaire: guillemot marmette et guillemot à miroir. Le guillemot marmette et le petit pingouin s’alimentent essentiellement de lançons et de capelans. Ils résident sur des îles, évitant ainsi les prédateurs terrestres. Ils pondent un œuf unique à même la roche, souvent au fond d’une fissure ou sous un éboulis rocheux. Le guillemot à miroir affectionne les mêmes sites de nidification qu’eux, mais peut pondre deux œufs au lieu d’un. Tolérant les glaces, ce dernier passe l’hiver dans l’estuaire à proximité des sites de reproduction, tandis que ces cousins migrent au large des États-Unis.
Le macareux moine, lui, demeure dans le golfe l’été, notamment dans l’archipel de Mingan. À l’occasion, on l’observe dans le parc marin à l’automne : après la nidification, certains jeunes s’aventurent près des côtes avant de repartir en haute mer où ils passeront la saison froide en compagnie des adultes. Dix individus ont d’ailleurs été observés dans notre région le 13 octobre dernier.