Par Christine Gilliet

Dans le sud-ouest de la Nouvelle-Ecosse, les pêcheurs de homard et le WWF continuent à développer des solutions pour éviter les prises accidentelles des baleines noires (ou franches) dans les engins de pêche. En réduisant cette menace, ils contribuent au rétablissement de cette population en danger de disparition de 490 individus seulement.

Pour leur saison de captures des homards, les pêcheurs, les scientifiques et les acteurs de la conservation au sein du Word Wide Fund Canada (WWF) se sont de nouveau assis autour d’une table pour améliorer les lignes de leurs casiers de pêche et leurs pratiques. Depuis 2009, ces pêcheurs se sont engagés sur une base volontaire à modifier leur matériel et leurs gestes, pour les zones LFA 33 et 34 (Lobster Fishing Areas) situées au sud-ouest de la Nouvelle-Ecosse et dans la baie de Fundy. La saison de pêche au homard de ces zones se déroulant de la fin novembre à la fin mai, elle représente un risque pour les baleines noires en automne et au printemps, leurs saisons de migration. Dans cette région, deux aires de conservation ont été créées par le ministère Pêches et Océans Canada en 1993 pour cette population de baleines.

Des cordes pouvant être meurtrières

Il s’agit de minimiser au maximum la longueur des cordes reliant les casiers de pêche installés sur le fond et celles remontant à la surface pour être attachées aux bouées qui permettront aux pêcheurs de récupérer leur matériel et les homards capturés. Des cordes moins longues, plus tendues et ajustées à la profondeur de la zone de pêche créent moins de lignes dérivantes ou de boucles dans la colonne d´eau, diminuant ainsi la menace d’empêtrement pour les baleines. En fonction de la direction et de la vitesse des courants, les pêcheurs préconisent d’adapter la vitesse de leur bateau pour que les casiers se déposent sur le fond avec des cordes tendues. Sur le site Internet de WWF, on peut voir une courte animation vidéo qui décrit ce type de matériel et ces méthodes de pêche.

Si toutes les espèces de baleines risquent de s’empêtrer dans des engins de pêche commerciale, cette menace touche particulièrement la baleine noire ou franche de l´Atlantique Nord (Eubalaena glacialis), car elle est la seconde cause de mortalité pour cette population après les collisions avec les navires. Avec des cordes s’enroulant autour de leur corps, entravant leur rostre et leurs fanons, les baleines noires peuvent souffrir de coupures profondes et d’Infections, et risquent de se noyer et de ne plus pouvoir se nourrir.

D´autres pêches menacent les baleines noires

D’autre part, les scientifiques étudient l’impact de toutes les pêches commerciales pratiquées dans la région: pêche à la ligne et à l’hameçon, pêche au filet maillant et à la pêche au casier de crabes, de myxines et de homards, tant au large que près des côtes. Leurs analyses démontrent que les engins de pêche à la ligne et aux hameçons des poissons de fond représentent la menace la plus importante pour les baleines franches parmi les sept types d’engins analysés durant la période de résidence d’été des baleines dans cette région; les engins de pêche aux homards posent la menace la plus grande durant les périodes de printemps et d’automne quand les baleines migrent. Ils proposent des fermetures saisonnières de certaines pêches commerciales dans des zones précises, afin de réduire le risque pour les baleines, sans compromettre outre mesure les intérêts de la pêche commerciale.

Un effort après l’autre

Chaque effort compte pour que cette population de baleines noires puisse se reconstituer et des résultats encourageants ont été enregistrés. Pour diminuer la première cause de mortalité, les collisions avec les navires, des corridors de navigation contournant les zones les plus fréquentées par ces baleines ont été aménagés et des mesures de surveillance à bord des navires mises en œuvre.

En 2010, 22 baleineaux ont été observés, contre une moyenne annuelle de 1 à 6 dans les années 1990. Comme chaque mortalité évitée, chaque naissance est importante pour cette population qui comptait entre 5 000 et 10 000 individus avant qu’elle ne subisse une chasse intensive la menant au bord de l’extinction.

Pour en savoir plus:

Sur le site du Vanguard (en anglais seulement) : Sharing the water with right whales

Actualité - 22/12/2011

Collaboration Spéciale

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