Une peau foncée, de longues nageoires pectorales, une tête ronde, rappelant celle d’un béluga, et un bec court; le globicéphale noir n’a vraiment pas l’allure habituelle des dauphins que l’on connait. Et pourtant, il en est bien un! Avec l’épaulard, il est même l’un des plus gros de cette famille. Dans l’Atlantique Nord-Ouest, les globicéphales se rassemblent au large durant l’hiver et le printemps et se rapprochent des côtes l’été et l’automne. Dans le Saint-Laurent, on les croise particulièrement près de la Gaspésie.
Près d’une quinzaine de globicéphales sont aperçus au large de L’Anse-à-Valleau en Gaspésie le 13 mai dernier. Deux membres de l’équipe de la Station de recherche des Iles Mingan (MICS), et leur capitaine et collaborateur, René Roy, sont les heureux témoins de cette rencontre inattendue. L’équipe du MICS a d’ailleurs affiché une vidéo sur leur page Facebook et René Roy retrace les 111 milles nautiques parcourus dans son carnet de terrain. Et les milles ne s’arrêtent pas là! En tout, ils naviguent 300 milles nautiques au cours de la fin de semaine. Les observations se multiplient : deux rorquals bleus, une quinzaine de rorquals communs, trois rorquals à bosse, plusieurs petits rorquals, des marsouins, des phoques gris et des phoques du Groenland!
Si les globicéphales sont des dauphins à l’apparence inaccoutumée, les marsouins, qui rappellent les delphinidés par leur aspect et leur comportement, appartiennent à une famille bien distincte : les phocœnidés. Au-delà des considérations phylogénétiques, des particularités physiques les distinguent : les marsouins ont le museau arrondi et une nageoire dorsale triangulaire, alors que les dauphins ont le rostre allongé – pas tous si l’on pense aux globicéphales! — une nageoire dorsale en forme de faucille et sont de plus grande taille. Leurs dents sont aussi différentes : celles des dauphins sont pointues; celles des marsouins, spatulées. À Cap-Chat, un kayakiste observe au moins une vingtaine de marsouins communs le 13 mai. Il est bien loin d’être seul sur l’eau cette journée-là! En effet, deux phoques gris inquisiteurs se tiennent tout près de son embarcation, des dizaines de couples de huards plongeurs sont présents et les fous de Bassan frôlent la surface de l’eau et… de son kayak!
À l’embouchure du Saguenay, quelques groupes de bélugas sont observés et des phoques communs se prélassent sur les rochers au bas de montagnes. 21 espèces de parulines sont dénombrées le 18 mai depuis Les Bergeronnes et Tadoussac. Le peu de vent et la forte pluie des derniers jours les ont empêchées de poursuivre leur migration vers le nord. Le 18 et 19 mai, les conditions météo s’étant améliorées, elles ont repris la route en grand nombre.