La pluie abondante et les forts vents qui ont terrassé des régions de la belle province ces derniers jours ont certainement rendu les observations de mammifères marins plus ardues. Les bateaux sont restés amarrés aux quais et moins d’entre nous se sont aventurés sur les berges, à la recherche de signes de vie au large. Malgré tout, des rorquals à bosse, des bélugas, des phoques et des petits rorquals nous ont rappelé que la haute saison des baleines approche à grands pas !
Émerveillement et petits rorquals
Dimanche matin dernier, dans la baie de Gaspé, c’est un petit rorqual plutôt actif qui a fait la joie des observateurs : « il nous faisait un beau spectacle de sauts et de sorties pour respirer », racontent-ils. En effet, cette espèce est connue pour avoir des comportements d’alimentation hauts en couleur. Elle utilise les parois rocheuses et les courants pour piéger ses proies, qu’elle engouffre tout en sortant parfois sa tête, une partie de son corps ou ses nageoires pectorales hors de l’eau. Les observateurs ont alors la chance de voir les sillons roses de sa gorge ou les taches blanches de ses nageoires pectorales, une caractéristique unique au petit rorqual ! Cette espèce, qui saute parfois en partie hors de l’eau lorsqu’elle se nourrit, est aussi capable d’effectuer des sauts à la verticale, connus sous le nom de breach.
Du golfe à l’estuaire
Cette semaine encore, des observateurs et observatrices partagent leurs rencontres avec des rorquals à bosse dans le golfe et l’estuaire. Ces géants achèvent enfin leur longue migration après avoir parcouru des milliers de kilomètres depuis les Caraïbes, où ils passent l’hiver. Un biologiste qui travaille au Parc national de Forillon, en Gaspésie, s’est fait surprendre par les puissants souffles de ces animaux avant de les apercevoir au large. Des observations ont également eu lieu à Baie-Comeau, aux Bergeronnes et aux Escoumins, alors qu’une passagère sur le traversier entre Godbout et Matane a eu la chance de filmer les souffles de ces géants.
Les grandes baleines ne sont pas les seules à avoir ravi les observateurs. Un groupe de bélugas a passé beaucoup de temps devant le Centre d’interprétation des mammifères marins jeudi après-midi, au grand plaisir de ceux et celles qui y travaillent. « On pouvait voir leurs souffles et on a même aperçu un très jeune individu parmi les adultes », affirment-ils. Un groupe se trouvait également au large des Escoumins samedi, de même que quelques individus dans le secteur des Îles Mingan.
Comme à leur habitude, les phoques se pointent le bout du nez un peu partout. Des phoques communs à Rivière-Ouelle, aux Bergeronnes et à Tadoussac, aux phoques gris à la plage de Cap-des-Rosiers en Gaspésie ainsi qu’aux Escoumins, en passant par un phoque du Groenland aux Escoumins, ces petits mammifères ne passent pas inaperçu. « On regardait le coucher de soleil à l’Anse-de-Roche quand une petite tête est sortie de l’eau ! Cette brève visite d’un phoque commun nous a réjouies, affirme une résidente de Tadoussac. »
Des chiots qui n’ont pas besoin d’aide
Dans le Saint-Laurent, la période de la mi-mai à la mi-juin est cruciale pour les phoques communs. Patrick Weldon, du Réseau Québécois d’Urgences pour les mammifères marins, rappelle «c’est le début de la période de naissance des phoques communs, il est donc normal de voir des chiots seuls sur la terre ferme à cette période de l’année. Il est important de ne pas les approcher, car en plus de leur causer un stress important, les risques d’abandon par la mère sont plus élevés s’il y a présence humaine. Les femelles qui sont en train de mettre bas ont également besoin d’amplement d’espace et de tranquillité. Nous suggérons de garder une distance d’au moins 100 mètres avec tout mammifère marin.»