Alimentation
Le rorqual à bosse est un engouffreur. Il se nourrit de crustacés planctoniques (krill) et de petits poissons qui vivent en bancs (hareng, capelan, lançon). Il s’alimente seul ou coopère avec d’autres individus pour chasser ses proies. En expirant l’air par leur évent, des rorquals en groupe peuvent créer un filet ou un nuage de bulles pour affoler ou prendre au piège leurs proies. Ces techniques de bulles ne sont pas utilisées partout et varient selon les océans. Ces stratégies alimentaires seraient transmises par la mère. Des apprentissages de techniques d’alimentation peuvent se transmettent également entre adultes au sein d’une population. Le rorqual à bosse s’alimente parfois en surface, où l’on peut voir sa bouche grande ouverte, ses fanons ainsi que son énorme gorge déployée par des sillons ventraux.
En surface
Ses déplacements sont plutôt lents. Ses longues nageoires pectorales, dentelées et couvertes de tubercules, améliorent sa manoeuvrabilité et servent à diriger et s’équilibrer. Ces nageoires sont uniques dans le monde animal et elles pourraient même inspirer les ingénieurs pour application aux ailes d’avion et aux pales d’éoliennes ! Dans la gamme de ses comportements aériens: il saute et retombe bruyamment sur le dos, le ventre ou le côté, les répétitions de ces sauts pouvant atteindre la trentaine; il frappe l’eau avec ses nageoires pectorales ou avec sa caudale; il fait de l’espionnage en sortant sa tête à la verticale de la surface. À l’occasion, certains individus peuvent être très curieux envers les embarcations. Quand il part en plongée, le rorqual à bosse arque le dos et sa nageoire caudale se soulève lentement dans les airs jusqu’à la verticale. Ainsi, la face ventrale de la queue est bien visible et chaque individu facilement identifiable avec son patron de coloration (couleur dominante blanche ou noire, marques et cicatrices) ainsi que la forme et la dentelure des deux lobes.
En plongée
Les plongées durent de 5 à 10 min et peuvent atteindre 30 min. En profondeur, elles dépassent rarement les 120 m.
Social
La plupart du temps solitaire, il est observé en paire ou en petits groupes plutôt instables. Le rorqual à bosse est parmi les rorquals l’espèce qui a le plus d’activités sociales. En été, la formation de petits groupes serait plutôt liée à des secteurs où la nourriture est abondante. À l’automne, des groupes sont observés lors de la migration. Pendant la période hivernale, des groupes plus compacts et même des rassemblements se créent pour la saison de reproduction. En été 2006, 2 juvéniles âgés de moins de 2 ans, Pi-rat et Gaspar, souvent en paire, ont passé 6 semaines dans l’estuaire. De retour en 2007, leur association a été plus instable, Pi-rat a passé environ 10 semaines et Gaspar 8 semaines.
Vocal
Pendant la saison de reproduction, les mâles émettent des chants longs, mélodieux et complexes pour attirer les femelles et certainement pour établir une dominance au sein des mâles en compétition qui adoptent aussi entre eux des comportements agressifs. Ces chants très variés sont spécifiques à chaque population. Récente découverte : dans le Pacifique, quand un nouveau chant émerge chez un groupe de mâles, il est repris de groupe en groupe. Ce mode de transmission culturelle horizontale s’effectue d’est en ouest, d’une année sur l’autre au sein d’une même génération. Par ailleurs, en 2007, les résultats d’études menées par suivi télémétrique sur des rorquals à bosse en Atlantique Nord-Ouest rapportent que ces individus émettent des séquences de pulsations sonores dans une large bande de fréquence en association avec des comportements d’alimentation nocturnes. Si les rorquals à bosse vocalisent surtout pour communiquer, ils pourraient également utiliser des sons pour «lire» leur environnement, s’orienter et identifier des grosses cibles. Ces sons puissants et de basse fréquence peuvent se propager sur des longues distances.