Alimentation
Les petits rorquals ont une alimentation très variée qui dépend de l’aire d’alimentation, de la saison et de la disponibilité des proies. Pendant la période estivale, le petit rorqual passerait plus de la moitié de son temps à chasser et à s’alimenter. C’est un engouffreur qui se nourrit de crustacés planctoniques (krill), avec une préférence pour de petits poissons qui vivent en bancs (hareng, capelan, lançon). Un grand nombre d’individus fidèles reviennent chaque année, probablement liés à un territoire, se spécialisant dans certains types de manœuvres d’alimentation. Le petit rorqual est fréquemment observé en alimentation de surface où il effectue des manœuvres caractéristiques pendant lesquelles on peut voir sa gorge déployée à la peau rosée. Il nage selon des trajectoires en cercle, ellipse ou hyperbole pour piéger ses proies en se servant des courants, des parois rocheuses et parfois même de la coque des bateaux. Il bondit hors de l’eau et retombe bruyamment sur le ventre ou sur le côté (arcs ventraux et latéraux). L’équipe du Mériscope a même observé un petit rorqual qui se retournait subitement sur le dos, ses nageoires pectorales presque émergées, pour engouffrer les proies coincées entre son ventre et la surface de l’eau. Les manœuvres seraient choisies en fonction de la densité du banc de proies et même de l’espèce.
En surface
Généralement, il vient respirer en surface pour 2 à 3 respirations. Il arque fortement le dos avant de plonger vers les profondeurs et ne sort pas sa queue. Les petits rorquals peuvent effectuer des sauts (breach en anglais) à la verticale avant de retomber sur le ventre ou le dos. Des répétitions de plusieurs dizaines de sauts, avec des intervalles courts, sont régulièrement observées, laissant les observateurs pantois. Parfois, ils adoptent un comportement curieux avec les bateaux et surfent sur des grosses vagues dans leur sillage.
En plongée
Les comportements de plongée des petits rorquals ne sont peu documentés. Leurs plongées ne devraient pas excéder une centaine de mètres vers le fond, leurs proies évoluant près de la surface jusqu’à cette profondeur. Les temps de plongée sont généralement courts (2 à 3 min) mais peuvent atteindre une vingtaine de minutes.
Social
La structure sociale des petits rorquals est complexe en raison d’une ségrégation selon le sexe, l’âge et les conditions de reproduction. Dans l’Atlantique Nord, pendant l’été, les mâles migrent plus au nord en haute mer, les femelles préfèrent les eaux côtières plus au sud et les juvéniles se tiennent dans des latitudes encore plus basses. Ainsi, dans l’estuaire du Saint-Laurent, la majorité des petits rorquals sont des femelles. Ces animaux sont plutôt solitaires. Même dans des secteurs d’abondance de proies où une trentaine d’individus, voire une soixantaine, peuvent se concentrer, on n’observe pas d’associations stables. Ils peuvent s’associer en paire pendant une très courte période (de 2 à 4 séquences respiratoires).
Vocal
Le petit rorqual produit des sons de basse fréquence (de 80 à 200 Hz), son répertoire se composant de vocalises dont la fréquence est décroissante. Selon une étude, il pourrait utiliser des séries de clics de plus haute fréquence (7 500 Hz). Dans l’estuaire, le petit rorqual vocaliserait moins que le rorqual commun.
Reproduction
La maturité sexuelle est atteinte vers l’âge de six ans pour les femelles et sept ans pour les mâles. L’accouplement a lieu entre octobre et mars. La gestation dure environ 10 mois et la mise bas a lieu de novembre à mars. La période d’allaitement dure 4 mois. Les paires mère/baleineau se dissocient dès le sevrage, généralement avant d’arriver sur les aires d’alimentation estivales. Ce lien entre mère et baleineau est le plus court parmi les mysticètes.