Au Centre d’appels Urgences Mammifères Marins, les journées se suivent et ne se ressemblent pas! Depuis le 6 juin, celui-ci vibre au cas du rorqual commun Capitaine Crochet, mais l’action ne s’arrête pas là. Voici un aperçu des autres cas récents.
Encore des bébés phoques
Nous avons couvert le sujet au cours des semaines précédentes, et Urgences Mammifères Marins a émis un communiqué de presse, fait de l’affichage de prévention et sensibilisé les gens à plusieurs endroits au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie. Mais les jeunes phoques communs qui semblent « abandonnés » sur les plages font encore sonner le téléphone, comme à chaque printemps et début d’été. Ces derniers jours, deux cas encore, l’un à Trois-Pistoles et l’autre à Métis-sur-Mer. Les jeunes commencent à être sevrés ces jours-ci, ce qui devrait encore donner lieu à des situations où ils se lamentent sur le rivage, en attendant de comprendre qu’ils sont maintenant indépendants et responsables de leur alimentation! Rien de plus normal pour un phoque commun, qu’on aidera en le laissant tranquille…
Béluga errant à Blanc-Sablon
Surprise! Un béluga a été vu à Blanc-Sablon à quelques reprises entre le 10 et le 20 juin, puis à Forteau (Labrador) le 27. Un béluga sur la Basse-Côte-Nord à cette période de l’année est considéré errant. La situation se présente de temps à autre. Il s’agit souvent de jeunes individus encore gris. De jeunes explorateurs perdus? Souvent, ces animaux sociaux en manque de contact finissent par développer un intérêt pour les humains, s’approchant des quais et des bateaux. Malheureusement, ces interactions leur sont néfastes, réduisant les chances que l’animal reparte à la recherche des siens, et entraînant même parfois des blessures sérieuses ou mortelles. Pêches et Océans Canada suit la situation, avec l’aide du GREMM. Les radio locales seront contactées afin de diffuser efficacement les informations et consignes à propos de cet animal. Un échantillon de peau pourrait être prélevé afin de déterminer si ce béluga vient de la population du Saint-Laurent ou d’une des populations du Nord.
- Crédit: © G. Thibault Pêches et Océans Canada
Précieuses carcasses
Il y a des découvertes moins agréables que d’autres… Les promeneurs sur les rives du Saint-Laurent signalent chaque année environ 150 carcasses de phoques et de cétacés. Rebutantes ou sources de curiosité, elles présentent un intérêt certain pour les chercheurs: tout signalement conduit à un enregistrement dans une banque de données. On cherche à documenter l’espèce, le sexe et la longueur de l’animal. Certaines espèces font l’objet d’un échantillonnage. Il y a même un programme de récupération systématique pour les bélugas: les carcasses fraiches prennent le chemin de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, à Saint-Hyacinthe. Ces derniers jours, Urgences Mammifères Marins a reçu des appels pour quelques carcasses de phoques. Également, on souligne le troisième petit rorqual trouvé mort cette année. Le 9 juin, à Pointe-Saint-Pierre en Gaspésie, un petit rorqual s’est échoué sur la plage, après s’être empêtré dans un engin de pêche au homard. La carcasse a été échantillonnée par des collaborateurs du MICS, puis mesurée et étiquetée par un bénévole Urgences Mammifères Marins. Il s’agit d’une femelle de près de 8 m de long. Autre préoccupation soulevée par les carcasses: quand elles sont près des habitations, elle peuvent devenir une nuisance publique: elles sont alors prises en charge par le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP), qui le plus souvent les déplace vers un site d’enfouissement autorisé. Pour le petit rorqual de Pointe-Saint-Pierre, la carcasse, loin de tout, restera sur place, dans la chaine alimentaire…