Immergés dans l’eau, ces mastodontes se retrouvent dans un milieu qui peut atteindre des salinités très élevées et où la chaleur se transfère 25 fois plus rapidement que dans l’air. À l’échelle mondiale, les masses d’eau varient énormément en température et salinité. Mais les baleines étant des mammifères comme nous, ces paramètres demeurent stables dans leurs corps. Certaines espèces, comme le narval en Arctique, se restreignent à des zones géographiques, tandis que d’autres voyagent annuellement d’un milieu tropical à tempéré ou arctique, comme le rorqual à bosse qui parcoure jusqu’à 5000 km durant ses migrations.
Afin de tolérer une eau passant d’environ 25°C aux tropiques à 5°C et moins, les baleines sont dotées d’une épaisse couche de graisse qui limite les variations de température. Le béluga et d’autres espèces polaires ont même une peau plus rigide. Également, elles contrôlent leur chaleur interne en diminuant ou en augmentant le flux sanguin dans les vaisseaux situés tout juste sous la peau. Vous avez remarqué le ventre rose des petits rorquals quand ils sont actifs? Ils évacuent leur chaleur et leur peau blanche prend alors une teinte rosée.
Et puis c’est en milieu salin que la nourriture des baleines se concentre et qu’elles se reproduisent. Pour contrer les fortes salinités, les reins des cétacés sont très efficaces et peuvent produire une urine plus salée que l’eau de mer. De plus, elles ne perdent pas d’eau par la peau, à l’inverse des mammifères terrestres qui transpirent. Lorsqu’elles se retrouvent en eau saumâtre ou même douce, comme c’est le cas pour les dauphins de rivières, leur urine devient alors très diluée. Les cétacés ont donc développé des adaptations qui maintiennent leur stabilité interne, et ce, malgré les conditions changeantes des différents écosystèmes marins qu’ils fréquentent.
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