Le 17 octobre, à travers quelques flocons de neige épars, un visiteur du Centre d’interprétation des mammifères marins (CIMM) de Tadoussac observe des bélugas entrer dans le Saguenay. Devant Pointe-Noire, une dizaine de bélugas voyagent ensemble.
Le même jour, une observatrice à bord d’un bateau d’excursion dans le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent s’enthousiasme devant les nombreux phoques gris observés. Et dès le début de l’excursion, elle observe un petit rorqual, puis des souffles touffus au loin. Les souffles sont rapidement suivis d’une petite nageoire dorsale tronquée posée sur une bosse : une forme caractéristique aux rorquals à bosse.
Les passagers des différents traversiers de l’estuaire ont aussi eu de la chance côté observation ces jours-ci. Depuis le quai du traversier reliant Godbout et Matane, un observateur rapporte trois petits rorquals et, au cours de la traversée, un groupe de trente marsouins se déplaçant dans les eaux agitées. «Il y avait peut-être plus de baleines que cela, mais la mer était trop agitée pour voir clairement», ajoute-t-il.
Sur le traversier reliant Matane à Baie-Comeau, un autre observateur voit trois petits rorquals pendant le trajet et trois rorquals à bosse alors que le bateau se rapproche de Baie-Comeau.
De plus, autour de la pointe ouest de l’ile d’Anticosti, deux groupes distincts de trois rorquals à bosse sont repérés près du banc Parent lors d’un vol aérien. Ces géants de 14 mètres se nourrissent dans les eaux productives du Saint-Laurent après avoir quitté leurs aires de reproduction. Le but du vol était de vérifier la présence de baleines noires dans des voies maritimes spécifiques. Si une baleine noire est repérée dans la voie, une limite de vitesse temporaire de 10 nœuds est appliquée. Néanmoins, aucune baleine noire n’a été vue ce jour-là.
Un observateur de Franquelin contacte le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins lundi. Il est intrigué par la nageoire dorsale repliée sur elle-même d’un rorqual commun. «Le connaissez-vous?» Cependant, en l’absence de photographies, difficile de confirmer l’identité de l’animal. Plusieurs rorquals communs possèdent une nageoire similaire : même troncation, même courbure… Pour s’assurer de l’identité d’un animal, les spécialistes de la photo-identification utilisent au moins cinq caractéristiques distinctes : cicatrices, forme, pigmentation, distance entre deux marques, etc.